Cette hypocrisie est insupportable pour les députés communistes – et pas seulement pour eux, si j'en juge par les applaudissements que je viens d'entendre.
Prenons trois exemples. Le premier est le dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la covid-19, ACT – Access to covid-19 tools – Accelerator : il a été valorisé par la France mais son financement s'est limité à une réorientation de budgets déjà alloués, donc de l'argent pris à d'autres projets. Ce n'est pas ce que nous appelons un acte fort. Au niveau international, il n'a reçu que 5 milliards des 38 milliards nécessaires. C'est insuffisant.
Deuxième exemple : la France, par la voix de l'Union européenne, a aussi refusé de soutenir une proposition présentée à l'Organisation mondiale du commerce – OMC – par l'Afrique du Sud et par l'Inde tendant à faciliter l'accès aux brevets, initiative qui aurait été bien plus utile que le charte.
Troisième exemple : la France, tout comme l'industrie pharmaceutique mondiale, a balayé le groupement d'accès aux technologies contre le covid-19, le C-TAP – Covid-19 technology access pool – , dont le but était de créer une plateforme de mise en commun des recherches sur la covid-19. La gouvernance néolibérale a toujours refusé de contraindre les entreprises, avec les résultats catastrophiques que l'on sait.
Nous aurions donc aimé voir, dans cette proposition de résolution un appel fort au Gouvernement français pour arrêter la schizophrénie et rejoindre immédiatement toutes les initiatives concrètes visant à faire du vaccin un bien public mondial plutôt que de se contenter d'une charte, d'une vague charte.