Intervention de Blandine Brocard

Séance en hémicycle du jeudi 26 novembre 2020 à 15h00
Accès au vaccin contre le covid-19 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBlandine Brocard :

Permettez-moi, avant tout, d'associer le vice-président Sylvain Waserman aux propos qui vont suivre – propos qui sont les siens et que j'ai l'honneur de partager avec vous.

Nous examinons la proposition de résolution présentée par Vincent Ledoux et le groupe Agir ensemble, relative à l'accès universel, rapide et équitable au vaccin contre la covid-19. À quoi servent les résolutions votées par le Parlement ? Si je pose la question, c'est que dans le débat public, on entend de toutes parts que la crise sanitaire et l'état d'urgence sanitaire – quoique débattus et adoptés dans l'hémicycle – bafouent et brident la démocratie. Les résolutions que soutiennent les parlementaires sont un moyen fort d'expression démocratique. Elles sont utiles dans diverses circonstances : lorsqu'il s'agit de faire face à un moment particulier de l'histoire, de répondre à un enjeu majeur pour nos concitoyens, ou encore de guider l'action gouvernementale par la voie des représentants de la nation. Nous nous trouvons dans un de ces moments. Les commentateurs et autres donneurs de leçons refont le match après coup, mais c'est le Parlement qui exprime sa voix sur le fond.

Face à la crise sanitaire mondiale et aux crises humaine, sociale et économique qu'elle engendre, le confinement, bien que nécessaire, ne peut être une solution durable et tenable. La réponse doit être mondiale – et pour ce qui nous concerne, particulièrement européenne. Le Président de la République Emmanuel Macron – car c'est ainsi qu'on l'appelle, je le dis à M. Ruffin qui est malheureusement parti – l'a dit à plusieurs reprises, notamment lors de son allocution de mardi : la France défend le principe d'un accès universel au vaccin. La tradition française a toujours été celle de la solidarité, et elle le restera, en particulier en matière de santé publique. Il s'agit en effet d'assurer un accès universel et équitable au vaccin, et l'Union européenne est un atout majeur dans l'application de ces principes.

Toutefois, comme l'a rappelé le Président de la République, ce principe d'universalité n'implique en aucun cas de rendre le vaccin obligatoire. Ce serait contre-productif, à l'heure où certains de nos concitoyens sont réticents quant aux bienfaits de la science, et où recule la confiance dans une science dont nous avons pourtant tant besoin. Nous devons trouver d'autres moyens pour inciter nos concitoyens à recourir au vaccin. Je ne doute pas qu'ils sauront faire le bon choix pour le bien commun, comme ils l'ont fait depuis le mois de mars et le premier confinement.

Pour garantir un accès rapide au vaccin, l'action du Gouvernement doit être mesurée et efficace. L'importance que revêt la vaccination dans la gestion et, surtout, dans la sortie de la crise sanitaire, requiert de favoriser la cohérence et l'efficacité plutôt que la précipitation. Le vote de la présente résolution permet d'affirmer la volonté du Parlement de soutenir le Gouvernement dans cette démarche. En invitant le Gouvernement à transmettre au Parlement une évaluation chiffrée des politiques publiques menées en la matière et à recenser les aides et financements publics destinés à l'industrie pharmaceutique, le Parlement reconnaît l'importance d'un débat démocratique et transparent, auquel je suis particulièrement attachée. J'ajoute que cela vaut tant au niveau national, où des investissements budgétaires importants sont réalisés, qu'au niveau communautaire, où nous nous coordonnons avec les États membres, et international, où notre engagement dans l'Organisation mondiale de la santé est fort.

Comme l'a affirmé le Président de la République, le vaccin contre la covid-19 sera un bien public mondial : la maladie n'ayant pas de frontières, le vaccin ne doit pas non plus en avoir. C'est pourquoi le groupe MoDem et démocrates apparentés votera en faveur de cette résolution, qui réaffirme l'engagement de la majorité de faire de la santé de nos concitoyens une priorité.

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