Pour le poète et philosophe malien Amadou Hampâté Bâ, « les hommes peuvent atteindre un but commun sans emprunter les mêmes voies ». Cette maxime illustre parfaitement ce qu'est le rêve méditerranéen : la volonté séculaire des peuples de faire de cette mer – mare nostrum, notre mer en latin, Al-Bahr Al-Abyad Al Muttawasit, la mer du milieu en arabe – notre bien commun.
Aujourd'hui, pourtant, la Méditerranée est en danger. Après l'Arctique, elle est la région du monde la plus touchée par le réchauffement climatique, comme l'ont démontré les travaux préliminaires menés par le réseau méditerranéen d'experts sur les changements climatiques et environnementaux. Les indicateurs sont au rouge : réchauffement accéléré et plus rapide de 20 % que n'importe où ailleurs sur la planète, décroissance des précipitations – les experts s'accordent sur une réduction future de 20 % à 40 % – et hausse inexorable du niveau de la mer. Cette situation met en danger les sociétés humaines et les écosystèmes, ainsi qu'en témoigne la multiplication d'épisodes météorologiques « méditerranéens » de plus en plus violents, comme les intempéries qui ont récemment frappé les Alpes-Maritimes.
Face à ce constat, où que l'on se trouve sur le pourtour méditerranéen, il nous faut agir collectivement et de façon concrète et concertée. C'est tout le sens de la proposition de résolution que j'ai l'honneur de vous soumettre avec plusieurs collègues, afin que soit créée la Communauté méditerranéenne des énergies renouvelables – CEMER.