Je voudrais féliciter notre collègue M'jid El Guerrab pour cette magnifique proposition, dont le premier intérêt est de ramener le débat là où il doit être posé : en Méditerranée. Il est vrai que l'Union pour la Méditerranée, dont le président Sarkozy avait eu l'idée – la bonne idée – , a été défigurée sous la pression allemande qui a conduit à son extension à l'ensemble de la Méditerranée, rendant pratiquement impraticable quelque politique que ce soit, dès lors qu'elle englobe Israël, Chypre, la Turquie, la Grèce, c'est-à-dire des gens qui ont toutes sortes de problèmes entre eux et n'ont envie d'en régler aucun.
L'aire dans laquelle nous pouvons agir et être utiles, nous autres Français, et où nous avons les intérêts les plus importants, spirituels autant qu'économiques, c'est le petit bassin de la Méditerranée, cadre dans lequel se situe précisément cette proposition. C'est pourquoi elle n'est pas redondante par rapport à d'autres, elle ne s'y oppose pas non plus et elle n'empiète pas sur leur champ : elle a son originalité, qui est son cadre. Vous avez raison Monsieur El Guerrab, la question se pose quasi immédiatement, par référence à l'initiative 5 +5, de la présence de la Mauritanie dans cette ensemble, où elle a une place naturelle.
Contrairement à ce qui a été dit, on ne peut pas compter sur l'Europe pour faire le travail parce que celle-ci considère la Méditerranée comme une sorte de pédiluve du continent : il suffit pour s'en faire convaincre de voir que les droits qui valent en mer Baltique ne sont pas reconnus en mer Méditerranée, ce qui est en soi un signal très fort de son indifférence à ce sujet.
Si vous voulez bien y réfléchir, monsieur El Guerrab, ainsi que vos collègues cosignataires – et je vous demande de me faire l'honneur de me considérer comme un des leurs…