Je précise d'abord – car il nous arrive, madame la présidente, d'avoir quelques incompatibilités d'humeur alors même que nous nous apprécions beaucoup – que si je ne pouvais pas m'exprimer jusqu'au bout, je ne resterai pas pour autant inactif durant les semaines et les mois à venir, car le débat qui nous occupe ce soir présente la même gravité que celui qui a conduit le Gouvernement à retirer l'article 24 de la proposition de loi relative à la sécurité globale.
J'ai entendu vos propos, madame la rapporteure et monsieur le secrétaire d'État, et nous en tenons bien évidemment compte, mais ils sont si ambigus qu'ils ne veulent rien dire ! Je croyais qu'avec cette proposition de loi, nous donnerions un souffle nouveau à la santé, après la terrible période du covid-19. Je me rends compte, à mesure que l'examen du texte progresse, qu'il n'apporte rien. Pouvons-nous au moins nous accorder sur le fait qu'un des éléments ayant aggravé la crise liée au covid-19 fut la difficulté à trouver des centres hospitaliers qui pratiquent la réanimation et les soins intensifs ? C'est ce qui a imposé le transfert de malades du nord au sud et vice-versa.
Si nous nous accordons sur ce point – je cherche des yeux le chronomètre, car je ne veux pas vous agacer, madame la présidente – , je vous invite à méditer ce qu'écrivent, dans un communiqué de presse publié aujourd'hui même à La Rochelle, les présidents des commissions médicales d'établissement de centres hospitaliers : « À l'annonce d'une nouvelle loi de santé débattue à l'Assemblée nationale, les communautés médicales prennent la mesure du fossé qui se creuse entre les promesses et la mise en oeuvre concrète de l'action publique. Le projet de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification porte bien mal son nom. Car, aborder des sujets structurels majeurs, sans aucune concertation préalable, pose avant tout la question d'une défiance voire d'un profond mépris des praticiens hospitaliers en pleine crise sanitaire ».
La suite viendra un peu plus tard, si vous m'y autorisez, madame la présidente. Si j'en avais eu le temps, j'aurais aimé rappeler à M. le ministre des solidarités et de la santé quelques chiffres concernant son département de l'Isère et tous les hôpitaux qu'il a réunis !