Permettez-moi, à cet instant, d'avoir une pensée émue et respectueuse pour le président Valéry Giscard d'Estaing, pour sa famille, son épouse, notamment pour ses fils que je connais et à qui je pense. Sa stature internationale, sa hauteur de vue et de jugement, sa vision européenne, son rôle dans le couple franco-allemand manqueront à la France et à l'Europe. Ils manqueront dans tous les domaines, y compris dans ceux de la santé et de la protection des Européens.
Voilà un an, donc, que la planète entière se bat, se débat et combat la covid-19. Le bilan est terrible pour le pays qui subit une double peine – une double crise : économique et sanitaire.
Une crise économique, évidemment, avec plus de 300 milliards d'euros brûlés, envolés, évaporés, avec la dette, les déficits et le chômage qui explosent. Si les fonctionnaires et les salariés sont relativement épargnés – « relativement » grâce au chômage partiel – , les entrepreneurs, les commerçants, les restaurateurs, les indépendants en général sont à terre, endettés et souvent caution sur leurs biens propres. On meurt de maladie, on meurt aussi de désespoir économique.
Crise sanitaire, bien sûr : avec désormais plus de 53 000 morts, la France est quatre fois plus touchée que l'Allemagne. Quant à la Chine ou à Taïwan, à l'Asie d'une façon générale, il n'y a ni deuxième vague ni confinement et cela sans traitement miracle, chers collègues, mais en testant massivement et en isolant les malades et les porteurs du virus.
L'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, a déclaré très tôt que le dépistage massif était la solution la plus efficace pour endiguer l'épidémie. Le 16 mars, son directeur général lançait le fameux « testez, testez, testez ». Le 17 mars à midi, la France entrait en confinement en ayant effectué seulement 13 000 tests, c'est-à-dire vingt fois moins que l'Allemagne qui, à la même date, en avait réalisé 250 000…