… probablement issus des rangs de Daesh – les mêmes qui ont massacré nos alliés kurdes.
Il est clair que sans l'appui de la Turquie, l'Azerbaïdjan aurait sûrement réfléchi à deux fois avant de mener son offensive contre le Haut-Karabakh. Combien faudra-t-il encore d'agressions pour que la France et ses partenaires de l'Alliance atlantique prennent enfin conscience que la Turquie n'est plus notre alliée et qu'elle n'a plus sa place au sein de l'OTAN ? Combien faudra-t-il encore de déstabilisations à ses portes pour que l'Europe comprenne qu'il est enfin temps de soumettre le régime turc d'Erdogan au droit international en prenant les sanctions qui s'imposent ? Le mot « sanctions » ne doit plus faire peur. Arrêtons de pratiquer la politique de l'autruche et de faire des génuflexions devant un régime en pleine dérive dictatoriale, qui massacre des populations, emprisonne ses opposants, muselle sa presse, remplace ses maires démocratiquement élus par des fonctionnaires proches de lui et se permet, en outre, de déstabiliser le Proche-Orient, le Moyen-Orient et le Caucase.
En décembre 2015 déjà, Jean-Christophe Lagarde interpellait le gouvernement de Manuel Valls sur le jeu plus que trouble joué par la Turquie dans le développement, financier entre autres, de Daesh. Lors de l'examen de la loi de programmation militaire ou lors de questions au Gouvernement, le groupe UDI et Indépendants n'a eu de cesse de dénoncer les agissements et les tentatives de déstabilisation de ce pays.
En septembre 2020, nous avons demandé au Gouvernement l'organisation d'un débat sur la situation en Méditerranée orientale et sur les relations que nous entretenons avec la Turquie. Malheureusement, le Gouvernement n'a pas daigné donner suite à ce débat, pourtant nécessaire. Le temps des clarifications et des indignations est terminé : les actes doivent enfin suivre les discours. Les États membres de l'OTAN et les pays membres de l'Union européenne doivent prendre leurs responsabilités face à ce régime qui les a trahis plus d'une fois et qui recommencera dès que de nouvelles opportunités se présenteront.
S'agissant du Haut-Karabakh, il est nécessaire que les combattants syriens quittent les théâtres d'opérations, que les crimes de guerre commis fassent l'objet d'enquêtes internationales, que les parties regagnent les frontières du 27 septembre, que les réfugiés arméniens puissent revenir dans le Haut-Karabakh en toute sécurité et qu'un accord durable soit enfin trouvé entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Il est également fondamental que le patrimoine culturel et religieux fasse l'objet d'une attention particulière et d'une protection accrue. De nombreux parlementaires, de l'opposition comme de la majorité, se sont d'ailleurs déjà engagés en ce sens en publiant des communiqués ou en déposant des propositions de loi.