… nous défie, défie l'Europe sans que celle-ci lui oppose une quelconque réponse. Je ne peux qu'être d'accord avec les divers points de cette proposition de résolution. Nous ne pouvons qu'être unanimes quand il s'agit de demander la mise en place de couloirs humanitaires, la protection et la reconnaissance du Haut-Karabakh ainsi que le retour des populations déplacées.
Cette guerre, cher collègue Mbaye, n'est pas seulement territoriale. Elle pose trois questions fondamentales.
La première renvoie à la participation de la France au groupe de Minsk, que vous avez évoqué, monsieur le ministre, devant la commission des affaires étrangères, où vous avez passé beaucoup de temps avec nous, répondant à toutes nos questions, ce dont je vous remercie – je tiens à le souligner car ce n'est pas si fréquent. Vous nous avez souvent dit qu'elle constituait un atout pour notre pays car elle nous permettait d'être beaucoup plus actifs. Osons plutôt nous demander si cette participation ne nous a pas empêchés de prendre des décisions plus fortes, de nature à dissuader l'Azerbaïdjan de lancer son offensive. La question, je le pense sincèrement, monsieur le ministre, mérite d'être posée.
La deuxième question, d'ampleur, est celle des Chrétiens d'Orient car oui, les Chrétiens d'Orient sont progressivement éliminés dans les différents pays où ils vivent. Nous ne pouvons pas rester éternellement sans réaction. Alors, il y a beaucoup de pétitions, il y a beaucoup d'associations, il y a beaucoup de résolutions, mais que faisons-nous vraiment pour les défendre alors qu'ils sont exterminés, les uns après les autres ?
La troisième question est fondamentale – et j'aurais aimé, je le dis avec affection, que la proposition de résolution soit un peu plus ferme dans son contenu. Je lis : l'Assemblée nationale « invite le Gouvernement à réexaminer avec ses partenaires européens, compte tenu du rôle avéré de la Turquie dans ce conflit, la poursuite du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne ». J'aurais aimé que vous demandiez plutôt qu'il soit mis fin à ce processus d'adhésion et qu'il soit pris acte définitivement que ce pays n'a rien à faire au sein de l'Union européenne. Il faudrait qu'à un moment l'on comprenne le double jeu insupportable de l'Allemagne, notre prétendue amie : elle laisse la France face aux djihadistes au Sahel, où nos soldats tombent, et négocie en permanence avec M. Erdogan, ce qui ne fait qu'affaiblir notre position face à la Turquie.