… hier comme aujourd'hui. C'est d'autant plus vrai que l'urgence va à la stabilisation de la situation à la suite du cessez-le-feu du 9 novembre. Cette stabilisation devra permettre ensuite d'engager une négociation sur une solution globale.
Bien qu'elle vienne de connaître des développements dramatiques et précipités, je tiens à rappeler – comme Guy Teissier l'a fait tout à l'heure, avec justesse – que la crise du Haut-Karabakh est ancienne : elle plonge ses racines dans les déchirements du XXe siècle. Voilà plus de vingt ans que la France s'efforce de contribuer à la désamorcer, depuis qu'elle a rejoint la coprésidence du groupe de Minsk, à l'initiative du président Chirac. Rappelons en effet qu'en 1995, au lendemain du cessez-le-feu intervenu après les affrontements des années 1991-1994, l'OSCE a confié à la France un mandat pour parvenir à une solution négociée et durable dans le conflit du Haut-Karabakh.
Certes, notre mobilisation n'a pas suffi pour surmonter l'absence de volonté des parties de dépasser leurs désaccords et de faire les choix que la France, en tant que médiatrice, ne pouvait pas leur imposer. Toutes les propositions de compromis que nous avons mises sur la table se sont heurtées à un refus. Nous avons appelé à un cessez-le-feu dès le 27 septembre, et nous nous sommes mobilisés pour obtenir la cessation des hostilités. Le Président de la République a immédiatement tenu des propos très fermes, et nous avons multiplié les démarches auprès de nos homologues arméniens et azerbaïdjanais ; malheureusement, elles n'ont pas abouti. Le cessez-le-feu du 9 novembre a été négocié et signé par les deux parties dans une situation d'urgence absolue…