Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du jeudi 3 décembre 2020 à 15h00
Protection du peuple arménien — Discussion générale

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Je le répète, nous avons clairement dit à la Russie que l'arrangement du 9 novembre comportait des zones d'ombre, dont voici l'inventaire : le départ des mercenaires étrangers ; le respect du droit international s'agissant des prisonniers de guerre ; le rapatriement des corps des victimes du conflit ; la protection du patrimoine culturel et religieux ; la relance d'une négociation pour trouver une solution durable au conflit, notamment pour répondre aux questions ayant trait au statut final du Haut-Karabakh, à sa délimitation administrative et à son mode de gouvernance.

Maintenant que les armes se sont tues, nous devons intensifier nos efforts de paix ; la déclaration commune qui sera rendue publique tout à l'heure va en ce sens. Il est également nécessaire que nous agissions en étroite collaboration avec nos partenaires européens. Les Vingt-Sept ont adopté récemment une déclaration relative au Haut-Karabakh qui reprend l'essentiel des préoccupations que je viens d'évoquer, et qui réaffirme un plein soutien aux coprésidents du groupe de Minsk quant à la reprise des négociations.

Nous cherchons également à obtenir ce que j'appelle un cessez-le-feu patrimonial. Le conflit ne doit pas mettre en danger le patrimoine inestimable présent dans la région – je pense au patrimoine culturel, mais aussi au patrimoine religieux, qu'il soit chrétien ou musulman. Toute action sur le terrain doit respecter toutes les histoires, toutes les cultures et toutes les religions. En la matière, l'UNESCO et le premier ministre Pachinian nous soutiennent, et le président Aliev a pris des engagements. Le consensus concernant le cessez-le-feu patrimonial doit désormais se traduire sur le terrain – nous y veillerons.

Ce que nous demandent les parties, ce que nous commandent nos engagements internationaux, et ce qu'attendent de nous nos partenaires européens, c'est de consolider le cessez-le-feu et d'engager, dès à présent, de nouvelles étapes pour aboutir à une solution politique durable. La première de ces étapes est la déclaration dont je viens de parler. Il faudra aussi – je le dis très franchement – réengager un dialogue avec l'Azerbaïdjan.

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