Je tiens d'abord à féliciter le rapporteur Julien Aubert pour la qualité de son travail – engagé de longue date, sérieux, précis et sincère – , visant à raisonner le développement éolien. Au nom du groupe UDI et indépendants, je me réjouis que nous puissions débattre de ce sujet dans le cadre de l'ordre du jour proposé par le groupe Les Républicains.
C'est un constat partagé : le développement de l'éolien se fait de manière plus ou moins anarchique et très inégal selon les territoires. Par exemple, la région des Hauts-de-France concentrera bientôt à elle seule 30 % de l'effort national en la matière.
Nous ne sommes pas opposés aux énergies renouvelables. Bien au contraire, chacun a bien conscience qu'il est nécessaire de poursuivre leur développement dans notre pays, alors que nous comptons encore quatre centrales à charbon en activité – leur fermeture n'est prévue qu'en 2022, alors que la centrale nucléaire de Fessenheim a déjà été fermée et que l'EPR – – réacteur pressurisé européen – de Flamanville est encore en travaux. Ces incohérences révèlent d'ailleurs le décalage abyssal entre les discours et la réalité des actes s'agissant de la transition énergétique, laquelle ne doit pas se faire sans nos concitoyens : c'est bien là le coeur du débat.
Actuellement, le développement de la quasi totalité des projets de parcs éoliens se fait à marche forcée. Tout est mis en oeuvre pour essayer de forcer l'acceptation des populations locales, plutôt que de prendre en considération la parole des élus et les besoins des citoyens. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : dans les Hauts-de-France, 70 % des projets sont aujourd'hui contestés devant les tribunaux. Les retombées financières pour les communes, qui sont souvent la carotte avancée par les développeurs auprès des maires, ne peuvent pas tout justifier. Il faut mettre dans la balance la détérioration des paysages, qui pèse également sur le patrimoine culturel et architectural, ainsi que des avantages environnementaux qui sont parfois discutables et se trouvent remis en cause par certains experts.
En effet, comme cela a été rappelé avant moi par plusieurs de nos collègues, la construction d'éoliennes est d'abord fortement consommatrice de terres rares ; je ne m'étendrai pas sur le sujet, développé notamment par notre collègue du groupe Les Républicains. Ensuite, le recyclage des pales est en amélioration, mais il n'est pour le moment qu'à hauteur de 50 % maximum. Enfin, une grande partie des socles en béton ne peuvent à ce jour être retirés des sols.