J'ai suivi avec attention les débats mercredi soir. Loin d'être terminés, ils ne font que commencer, puisque nous n'en sommes qu'à l'alinéa 3 de l'article 2. Il faut réformer l'adoption et à cet égard, il est regrettable que le texte fasse l'impasse sur l'adoption internationale. Monsieur le secrétaire d'État, je connais votre engagement pour la protection de l'enfance, que j'ai pu constater sur le terrain.
Chacun est libre de se marier, de se pacser ou de vivre en concubinage ; je respecte profondément ces choix. Mais la question de l'intérêt supérieur de l'enfant ne se pose pas du côté des candidats à l'adoption, elle se pose du côté de l'enfant. Je m'interroge, sans que cela ne remette en cause la diversité des situations matrimoniales : quel est le cadre légal le plus protecteur pour les enfants ? Nous ne sommes pas là pour parler d'amour, mais pour élaborer le droit. La question posée ne se situe pas sur le terrain de l'amour – j'espère qu'il y a de l'amour dans toutes ces situations, fort heureusement – , mais sur celui du droit ; elle ne concerne pas les candidats à l'adoption, mais les enfants adoptés.
Par ailleurs, il ne s'agit pas d'enfants à naître, mais d'enfants déjà nés, qui ont des droits et qui ont vécu des situations dramatiques – comme le savent ceux qui connaissent bien les dossiers d'adoption. Ces enfants ont vécu des abandons, qui créent une fragilité. Il faut prendre le moins de risque possible et leur offrir le meilleur cadre qui soit. Telle est mon souhait.