Il n'y a pas ceux qui voudraient le bien de la montagne et ceux qui souhaiteraient lui créer des difficultés : nous sommes tous des passionnés de la montagne et nous avons tous à coeur qu'elle participe pleinement au succès de la destination France. Il faut cependant tenir compte du contexte sanitaire actuel. Je suppose que vous avez pris connaissance des données présentées hier par le professeur Salomon. Elles montrent bien que nous devons continuer à mener le combat contre l'épidémie si nous souhaitons le remporter.
C'est pourquoi, dans une logique préventive, pour éviter d'avoir à ouvrir puis refermer les stations en cours de saison, le chef de l'État a effectivement indiqué que nous n'ouvririons pas, à Noël, les remontées mécaniques, qui constituent évidemment un facteur d'attractivité des stations. De la même façon qu'une rue attire moins de monde quand ses commerces sont fermés, une remontée mécanique entraîne, par définition, au vu de l'attractivité du ski alpin, beaucoup de brassage. C'est ce que nous voulons éviter.
Encore une fois, ce n'est pas de gaieté de coeur que de telles décisions sont prises. Nous souhaitons préserver le coeur de la saison, qui a lieu notamment autour des vacances de février et jusqu'en mars, ce qui impose d'en décaler l'ouverture. C'est pourquoi nous accompagnerons les acteurs de la montagne, qui sont des personnes sérieuses et responsables. Le Premier ministre les recevra d'ailleurs à nouveau, pour la troisième fois en moins d'un mois – c'est dire l'attention qu'il leur porte – et annoncera vendredi prochain les mesures d'accompagnement qui leur seront destinées.
Vous avez évoqué les Pyrénées et les Alpes, mais la France compte d'autres massifs, comme le Massif central, les Vosges ou le Jura. Je me suis rendu sur le terrain, ce qui m'a permis d'entendre les attentes exprimées, par exemple dans le Puy-de-Dôme. Nous accompagnerons ainsi non seulement les exploitants des remontées mécaniques, mais aussi, sur une base territoriale, certains commerces qui ne sont pour l'heure pas éligibles aux dispositifs d'indemnisation. Il est clair, en effet, que le chiffre d'affaires d'un boulanger installé dans une station est indexé sur l'affluence dans ladite station. C'est pourquoi nous devons faire bouger les curseurs et déployer des dispositifs ad hoc. Nous créerons également un fonds de garantie contre les pertes fiscales pour les collectivités et permettrons aux saisonniers recrutés de bénéficier du chômage partiel.
Bref : nous ne ménagerons pas nos efforts pour aider la montagne française à passer ce cap difficile. Je puis vous assurer qu'il ne s'agit pas là d'une posture : des réunions se tiennent plusieurs fois par jour avec les professionnels, l'ANEM – Association nationale des élus de la montagne – , DSF – Domaines skiables de France – , ou encore l'ANMSM – Association nationale des maires des stations de montagne – , pour trouver la meilleure façon de répondre aux questions qui se posent, dans une logique de proximité avec le terrain.