Ma question concerne la situation critique du commissariat de police de Fontainebleau. Avant tout, permettez-moi de regretter l'absence sur ces bancs, pour une question aussi importante pour nos forces de l'ordre, du ministre de l'intérieur ou de la ministre déléguée chargée de la citoyenneté. Je ne doute pas, monsieur le secrétaire d'État, que tous les éléments chiffrés vous auront bien été transmis, car l'attente est forte.
Depuis plusieurs années, les élus de tous bords sonnent l'alarme quant aux conditions de travail déplorables des membres des forces de l'ordre : ceux qui, avec courage et un sens élevé de l'intérêt général, s'engagent pour faire appliquer les lois de la République et protéger les Français dans un contexte de plus en plus violent se sentent abandonnés par leur hiérarchie. Nous le constatons une nouvelle fois ce matin. Comment leur donner tort ? Quelle image donne-t-on de l'autorité de l'État lorsque le mur d'un commissariat s'effondre et détruit le local d'accueil du public ainsi que sept véhicules de fonctionnaires, ou lorsque des morceaux de plafond tombent sous la pression de fuites d'eau ?
Malgré les travaux engagés, les forces de police ne peuvent décemment plus assurer la sécurité dans ces conditions. Comment ne pas être choqué d'entendre, encore la semaine dernière, la satisfaction des policiers lorsqu'ils obtiennent enfin des toilettes pour les usagers ? Comment en sommes-nous arrivés là ?
Lorsque j'ai déposé cette question orale sans débat, l'arbitrage ministériel n'avait pas encore été rendu. L'étude comparative effectuée il y a trois ans par les services du ministère établissait la faisabilité technique du projet en gare de Fontainebleau-Avon. Pourtant, c'est bien le site de l'hôpital de Fontainebleau qui a été retenu. Ancienne maire d'Héricy, désormais députée, j'ai plaidé en faveur d'une construction à la gare pour lutter contre l'insécurité grandissante. Il s'agissait là, à mon sens, d'une solution utile, cohérente et rapide qui, au plus proche des quartiers difficiles, permettait de répondre à l'inquiétude des plus de 3 000 Bellifontains qui empruntent chaque jour la gare – sans compter les habitants des communes voisines. Quelle occasion manquée !
Vous l'aurez compris, après cette décision du ministre de l'intérieur, ma question porte sur les raisons qui l'ont poussé à faire ce choix. Si je me réjouis que ce vieux dossier trouve enfin une issue, je ne souhaite pas que nos forces de police soient endormies par des effets d'annonce. Combien de temps les policiers devront-ils encore attendre avant de bénéficier de ce projet ? Quatre, cinq, dix ans ? Quel en sera le coût pour les différents acteurs ?
Je terminerai en m'interrogeant sur la solution que l'État entend retenir pour lutter contre l'insécurité aux abords de la gare de Fontainebleau-Avon. Alors que le Président de la République a annoncé ce matin la tenue d'un « Beauvau de la sécurité », les policiers sur place n'attendent plus des actions de communication, mais des actes concrets !
Le 27/12/2020 à 18:46, Changeonsdair a dit :
Le commissariat de Fontainebleau, ses fonctionnaires et les administrés souffrent en effet depuis de nombreuses années du désintérêt des ministres de l'Intérieur successifs, Ch. Castaner venu assister au congrès "AGIR" en septembre 2019, n'avait même pas rendu visite aux fonctionnaires de police. La réponse de ministre JB Lemoine en lieu et place de M. Darmanin, montre aussi la désinvolture avec laquelle ce dossier est traité. Le projet d'Avon est financé et solidement élaboré depuis l'annonce de la construction d'un nouveau commissariat. Mais le politiquement virevoltant (UDI, UMP, LR, AGIR, ...) maire de Fontainebleau a fait de ce dossier un objet politique nourrissant la mésentente qu'il entretient avec Avon. Aux dépens des fonctionnaires et administrés. Sensation de gâchis de temps, d'argent public ....
Le 14/12/2020 à 09:08, Laïc1 a dit :
"Avant tout, permettez-moi de regretter l'absence sur ces bancs, pour une question aussi importante pour nos forces de l'ordre, du ministre de l'intérieur ou de la ministre déléguée chargée de la citoyenneté."
Il y a encore un bridge à l'Elysée...
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