Intervention de François Jolivet

Séance en hémicycle du mardi 8 décembre 2020 à 9h00
Questions orales sans débat — Télémédecine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Jolivet :

Ma question vise à appeler l'attention du Gouvernement sur les dix millions de Français qui vivent dans un désert médical – une notion à la définition d'ailleurs incertaine puisqu'elle n'est pas juridique.

Si je prends l'exemple de mon département de l'Indre, dans la région Centre, 83 % de ses habitants devraient obtenir un médecin référent en 2028 aux termes d'un engagement de l'ARS. Cela signifie donc que 17 % n'en bénéficieront toujours pas. J'observe au passage, moi qui suis rapporteur spécial pour les crédits relatifs au logement, que s'il existe un droit au logement, il n'existe pas de droit au médecin référent, pas plus d'ailleurs que celui à une maternité à moins d'une heure de son domicile.

La situation dont vous et votre ministre héritez, monsieur le secrétaire d'État, est insupportable du fait d'un manque d'anticipation de la part du ministère de la santé et sans doute aussi du ministère de l'enseignement supérieur s'agissant de la formation de nouveaux médecins – même si je salue les avancées que représentent la suppression du numerus clausus et, en région Centre, la création de 250 postes d'interne : sans internes, pas de médecin dans les territoires.

À l'aune de la crise sanitaire que nous vivons actuellement, on observe que les Français souhaitent modifier leur mode de vie et regagner les territoires ruraux. Cette crise nous rappelle aussi que la densité urbaine est un ennemi en matière de santé publique puisqu'elle encourage la promiscuité et donc la diffusion du virus.

Si l'accès à la santé n'est pas un droit puisque le principe d'égalité ne peut appliquer en la matière, ce n'en est pas moins un facteur d'attractivité. Or comment accueillir des populations sans médecins ? Mon département est celui qui en compte le moins dans la région Centre. Nous avons su en tirer les conséquences, chacun se bat pour en obtenir et les investissements en ce sens se poursuivent. Ainsi, l'ensemble du département sera fibré en 2025. C'est à ce titre que j'ai souhaité vous interroger.

Tout d'abord, on ne connaît pas la stratégie de l'État en matière de télémédecine à domicile, ce nouvel outil dont pourraient se saisir les habitants qui ne parviennent pas à accéder à un médecin référent.

Ensuite, de nombreuses collectivités territoriales souhaitent acheter des télécabines de médecine, mais, à ce jour, nous ne savons pas qui prend en charge l'accompagnant chargé de l'accueil les patients.

Enfin, les médecins généralistes de l'Indre, conscients des difficultés croissantes qu'éprouvent les habitants du département pour accéder à la médecine, souhaitent s'équiper de cet outil et voudraient, eux aussi, connaître la stratégie de l'État en la matière.

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