Membre depuis cinquante-sept ans du conseil d'administration d'une association de donneurs de sang, dont j'assure la présidence depuis plus de trente ans, je connais particulièrement ce secteur et ses difficultés. Je voudrais savoir quelles mesures seront prises pour aider l'EFS, l'Établissement français du sang, à faire face à son grave problème de recrutement de médecins, d'infirmiers et de techniciens de laboratoire. Aujourd'hui, 196 postes sont à pourvoir sur l'ensemble du territoire national, ce qui se traduit par une surcharge de travail pour les salariés en activité, engendrant fatigue et de tensions.
Par ailleurs, je souhaite insister sur le manque de reconnaissance officielle dont souffrent les personnels de l'EFS qui s'investissent pleinement en cette période de grave crise sanitaire, mais dont l'engagement n'a pas encore été reconnu, en particulier dans le cadre du Ségur de la santé. Le personnel a déjà alerté sa direction et le Gouvernement sur les conséquences catastrophiques de la non-revalorisation des salaires et des parcours professionnels. Ce personnel mérite une revalorisation au moins égale à celle proposée dans le cadre du Ségur de la santé, ainsi qu'une enveloppe financière dédiée pour négocier la rénovation de la classification des emplois et des rémunérations associées.
Monsieur le secrétaire d'État, je sais que votre cabinet a reçu une délégation syndicale le 5 novembre dernier, et que le message suivant lui a été transmis : l'activité de l'EFS doit être maintenue pour répondre aux besoins du système de santé. Les personnels ont été vivement remerciés pour leur implication dans le maintien de la continuité de l'activité, notamment celui de la collecte. Parallèlement, l'EFS doit pouvoir relever le défi de son plan de transformation afin de garantir l'autosuffisance en produits sanguins, la complémentarité avec les établissements de santé, le renforcement de la gestion des risques et la préparation des enjeux de demain.
Je voudrais savoir comment il est prévu de remédier à ce que l'on peut qualifier d'injustice. D'autant plus que les agents de l'EFS sont confrontés de près à l'épidémie de covid-19 et à tous les risques qu'elle engendre.
J'aimerais aussi connaître vos projets pour parvenir enfin à une vraie reconnaissance de l'engagement des bénévoles, si exemplaires en matière de solidarité et dont les interventions sont essentielles tout au long du processus de la collecte : promotion du don de sang, installation des lieux de collecte, accompagnement des donneurs….
Bien sûr, depuis 1985, à l'initiative de l'Organisation des Nations unies, il existe une journée mondiale du bénévolat. Le Téléthon est un grand exemple de cet engagement, mais tous ces bénévoles, quels qu'ils soient, mériteraient davantage d'encouragements officiels de la part de notre pays.