Monsieur le député, votre question nous donne l'occasion de saluer avant toute chose le travail et l'engagement des bénévoles qui participent à la filière du don du sang, et des associations comme celle dans laquelle vous êtes investi depuis de nombreuses années. Je vous remercie aussi de vous préoccuper, en tant que député cette fois, de l'Établissement français du sang – vous n'êtes pas le seul parlementaire à interroger le Gouvernement à son propos ; plusieurs de vos collègues ont eu des échanges sur ce sujet avec moi ou avec Olivier Véran, le ministre des solidarités et de la santé, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat.
Le Gouvernement est évidemment très attentif à la situation de l'Établissement français du sang, comme, globalement, à celle de l'ensemble des acteurs de la filière. C'est la raison pour laquelle, dès l'été 2020, vous le savez probablement, il a été décidé de verser une subvention supplémentaire de 10 millions d'euros pour permettre à l'établissement de faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Par ailleurs, une prime covid a été attribuée aux personnels de l'EFS qui ont assuré la poursuite de leur mission pendant l'épidémie. Elle témoigne d'une reconnaissance ou du moins d'une attention particulière en leur direction.
La solidité de l'organisation de l'EFS a permis de maintenir l'autosuffisance de la sécurité transfusionnelle pendant la crise sanitaire. Le professionnalisme et l'implication des personnels des équipes en sont évidemment l'un des principaux gages.
Le message rappelant l'importance du don du sang, diffusé par le ministère de la santé le 18 mars, mais aussi les opérations de communication et d'appel aux dons effectuées par l'établissement lui-même pendant toute cette période ont également concouru à maintenir le stock de produits sanguins. Un certain nombre d'inquiétudes avaient été exprimées durant la crise à cet égard ; nous avons su collectivement faire face à la situation.
Cependant, l'Établissement français du sang, comme tant d'autres institutions du monde de la santé dont nous débattons ces derniers temps, connaît des difficultés de recrutement pour des métiers ou dans des territoires en tension, difficultés qui ont été accentuées pendant la crise. La transformation de l'établissement, nécessairement réalisée à l'issue d'un dialogue constructif avec ses autorités de tutelle, doit contribuer à soulager ces tensions, notamment en modernisant l'offre de collecte, sans remettre en cause ni le partenariat très fort noué avec les associations de donneurs de sang, ni le respect des principes éthiques fixés par la loi, en particulier celui du bénévolat qui s'applique au don du sang en France – principe auquel nous sommes évidemment tous très attachés.
Le mouvement associatif participe à la promotion du don et à l'organisation des collectes – à l'accueil des donneurs, en particulier. Je répète que, par son rôle, il contribue également à fidéliser les donneurs et à relayer les valeurs liées au don du sang que sont la citoyenneté, la solidarité, la générosité et la gratuité.
En assurant la tutelle de l'EFS, les services publics de l'État veillent aux relations privilégiées entre l'établissement et les différentes associations de donneurs de sang qui sont garantes de la pérennité du modèle français auquel nous sommes tant attachés.