Je prends le relais de M. Corbière pour dire que nous aurions en effet pu prendre le temps de réformer le code du travail, d'accorder des garanties supplémentaires au monde du travail et aux salariés, d'améliorer les conditions de travail et la santé au travail. Nous aurions pu prendre le temps d'y travailler ensemble et d'apporter des améliorations à notre code du travail. Or, c'est tout l'inverse qui a été fait durant ces deux mois, à toute vitesse et dans la précipitation, avec un projet d'inspiration essentiellement patronale, pour casser le code du travail et les règles existantes, apportées au long des dernières décennies.
Ce qui se passe aujourd'hui est symbolique car, dans la même journée, nous votons un budget de la nation entièrement dédié à la finance et au monde des affaires et, maintenant, un texte de loi qui casse le code du travail et le modèle d'organisation du travail propre à notre pays. C'est assez révélateur du projet de société dans lequel vous voulez emmener les Français, lesquels s'apercevront, au fil des mois et des années, que ces évolutions font du mal à notre pays.
Il y avait tant de choses à faire, dans notre pays, pour remplir les carnets de commandes de nos entreprises et permettre à chaque salarié d'avoir un vrai travail, avec un vrai salaire et de meilleures conditions de vie et de travail. Il y avait tant d'espoirs à apporter et auxquels il fallait répondre. Or, c'est tout l'inverse qui est fait aujourd'hui, et de la plus mauvaise manière : par des ordonnances qui ne nous permettent pas d'avoir ce débat – ni ici, ni avec les organisations syndicales.
C'est la raison pour laquelle, ensemble, nous voterons cette motion de rejet préalable présentée par notre collègue Pierre Dharréville.