Le groupe Libertés et territoires a des réserves sur cet accord. D'abord, nous considérons que les pays africains, et plus particulièrement leurs populations, n'y ont pas été suffisamment associés ; à cet égard, nous partageons l'avis de Jacques Maire. Sur le fond, on a rarement vu un pays comme le nôtre conclure des accords en sa défaveur ; c'est classique. Je ne suis pas naïf et j'ai fait assez d'études d'histoire pour savoir que les États suivent leur propre logique et ne se mettent pas en difficulté lorsqu'ils occupent une position dominante. Je me doute donc que cet accord vise à conserver à la France un poids en Afrique ; c'est évident. Cependant, je suis aussi réaliste : sur ces zones pèsent les menaces d'autres pays – M. Marc Le Fur a parlé de la Chine, nous pourrions aussi parler des États-Unis. La place que nous laisserions pourrait être prise par d'autres, sans que cela soit forcément mieux pour les zones concernées.
L'enfer est pavé de bonnes intentions et la perfection n'est pas de ce monde ; compte tenu du risque d'instabilité dans ces zones – des pays qui n'utilisent pas le franc CFA ont subi une instabilité monétaire très préjudiciable à leurs économies déjà faibles – , le groupe Libertés et territoires ne votera pas contre la motion de rejet, mais s'abstiendra. Nous nous abstiendrons aussi sur le texte, considérant, au point où nous en sommes, qu'il s'agit peut-être d'un pis-aller, voire d'un point d'équilibre.