Face à cette tornade sociale, il faudrait être fort ; mais vous n'êtes pas forts. Lire votre projet de loi de finances, vos PLFR et votre plan de relance me fait honte. Quand vous ajoutez, comme tout à l'heure, la suffisance, cela me met carrément en colère. Il y avait hier à la tête du pays un capitaine de pédalo ; il y a aujourd'hui le commandant d'un radeau. Face au premier souffle de la crise, vous avez été contraints de changer un peu de cap, de modifier votre logiciel, d'accepter un fait que vous vouliez enterrer sous des tonnes de terre de libéralisme : oui, l'État est utile et son intervention dans l'économie est nécessaire. Mais votre boussole indique toujours l'abandon de la puissance publique. Aux grands groupes, vous avez beaucoup donné l'argent des Français. Quand j'additionne tous les projets de loi de finances rectificative, le projet de loi de finances, le plan de relance, le CICE, le crédit impôt recherche, je totalise 90 milliards, hors reports de cotisations et prêts garantis.
Le problème n'est pas d'aider les entreprises. Je pense notamment aux restaurateurs, aux entreprises de l'événementiel, aux dirigeants de discothèque qui se mobilisent aujourd'hui devant l'Assemblée nationale. La question est la suivante : quelles entreprises en priorité et comment ? Une bonne partie de cet argent est en effet revenu dans les poches des grandes entreprises, y compris celles qui licencient. Cet argent, c'est celui des Français ; vous l'avez distribué comme si, au fond, cela avait peu d'importance. Car voilà comment ces groupes, qui se sont gavés d'argent public, vous répondent : en vous riant au visage.
Où sont passées les idées de nationalisation, Bruno Le Maire ? Les nationalisations, au moins temporaires, …