La charge des intérêts de la dette – 37 milliards – reste certes à un niveau historiquement bas, grâce à des taux d'intérêts très faibles. Mais la dette atteindra quasiment 3 000 milliards d'euros fin 2021, soit 100 000 euros par famille française. Chez moi, monsieur le ministre délégué, cela équivaut à la valeur d'une maison.
Je souligne d'ailleurs que l'État finance une part croissante de ses dépenses, 150 milliards sur 450 milliards d'euros, soit un tiers, à crédit. En d'autres termes, pour équilibrer le seul budget de fonctionnement de l'État, il faudrait majorer l'ensemble des impôts – 271 milliards pour l'État – d'un peu plus de moitié.
Monsieur le ministre délégué, aucune économie structurelle n'a été réalisée depuis votre arrivée aux responsabilités. Faut-il encore rappeler que la crise n'explique pas à elle seule notre endettement record : avant celle-ci, la dette française frôlait déjà les 100 % du PIB, contre un peu plus de 80 % en moyenne dans l'Union européenne. Nous avons donc abordé la crise en situation de faiblesse par rapport à nos voisins. Nous ne pouvons que le constater une nouvelle fois en 2021 : aucune économie structurelle ne sera réalisée et ce sera donc open bar jusqu'aux présidentielles. Nous verrons ensuite.
Deuxième raison : le volet social du plan de relance est insuffisant. Je ne reviendrai pas sur les effets d'annonce du plan de relance de 100 milliards : pour 2021, il est en réalité que de 22 milliards au titre du budget de l'État.