M. le rapporteur nous invite souvent à nous rapporter à la réalité des entreprises. Je veux faire part de l'exemple d'une grande surface de ma circonscription – Auchan, pour ne pas la citer.
La loi permet désormais, assez aisément, la généralisation du travail le dimanche – pratique qui, outre le préjudice qu'elle occasionne pour les commerces de proximité, bouscule le rythme de vie des salariés. Dans l'entreprise que j'ai citée, un référendum a été organisé selon des modalités souples – les étudiants et les salariés occasionnels pouvaient voter – afin de s'assurer que le vote en faveur de la généralisation l'emporterait. Il en est résulté une courte majorité en faveur de la généralisation du travail le dimanche.
Puisque le secret du vote n'était pas garanti, les caissières qui ont osé se prononcer contre le travail le dimanche – parce qu'elles veulent s'occuper de leurs mômes ou simplement profiter de leur dimanche – ont vu leur temps de travail bousculé et leurs horaires modifiés, leur présence étant requise aux horaires les moins confortables.
Je veux attester que, dans la réalité, faute de préserver le secret du vote, on aboutit à ce genre de situation. Telle est aussi la réalité sociale des entreprises.