Comme il l'avait fait en première lecture, le groupe Les Républicains relate par cet amendement la chronique d'une dette annoncée, car elle ne survient pas ainsi sans causes. Il faut en observer le cheminement et constater que quel que soit le scénario choisi parmi ceux que nous proposons, elle s'établira toujours à un niveau considérable en 2025, aux alentours de 120 % du PIB. Il peut bien sûr y avoir de bonnes nouvelles et la situation pourrait s'avérer plus favorable, mais même dans le cas d'un scénario plutôt optimiste, le taux d'endettement atteindrait toujours un niveau extrêmement élevé de 117 % environ. La dette que la France lèvera sur les marchés l'année prochaine s'élève presque au niveau des pensions versées aux Français. Ces dépenses sont si sensibles qu'on peut dès lors s'interroger sur la capacité de notre pays à y faire face, sur son autonomie et même sa souveraineté. La dette atteint désormais un montant équivalent à deux ans et demi de recettes fiscales et sociales.
Il ne suffit pas de dire, comme le fait le Gouvernement, que l'on a pleinement conscience du niveau de dette mais que l'on s'en préoccupera plus tard. Il faut d'abord la stabiliser. Pour cela, les nouvelles dépenses de fonctionnement – que nous ne contestons pas – , prévues par le Gouvernement pour faire face à l'urgence, doivent selon nous être financées grâce à la suppression de certaines dépenses figurant actuellement dans le plan de relance. Entre le court terme et le moyen terme, il faut arbitrer en faveur du premier, même si le moyen terme est évidemment nécessaire pour générer une croissance potentielle supplémentaire. Autrement, le Gouvernement continuera d'accroître et d'empiler la dette alors qu'il faut la stabiliser. Les dépenses supplémentaires visant à répondre à l'urgence doivent être consenties à endettement constant.