On comprend bien, monsieur le rapporteur général, que vous ne voulez pas toucher aux impôts et encore moins aux exonérations d'impôts des plus riches. Il faut en finir avec ces analyses laissant penser que la fiscalité française serait essentiellement constituée de l'impôt sur le revenu, alors que celui-ci en représente 20 %, pas davantage. La fiscalité est beaucoup moins redistributive que vous le dites si, au lieu de ne considérer que l'impôt sur le revenu, vous prenez en considération l'ensemble de la fiscalité et des cotisations qui pèsent sur les personnes : on s'aperçoit alors que vos 1 % les plus riches s'en sortent plus que correctement par rapport aux classes moyennes et, pour ce qui est de l'impôt sur le revenu, s'en sortent même mieux que tous les Français qui, s'ils ne payent pas l'impôt sur le revenu, s'acquittent en revanche de la TVA et de toutes sortes d'autres impôts et taxes. Il faut donc arrêter de raconter cette fable !
Le problème, c'est qu'à force de diminuer l'impôt sur le revenu et son importance dans la fiscalité globale, vous avez rendu la fiscalité moins redistributive – vous n'avez d'ailleurs pas été les premiers à le faire. C'est pourquoi la proposition d'augmenter le nombre de tranches – nos collègues communistes en proposent onze moyennant une cinquième tranche temporaire, nous en proposons quatorze – est nécessaire mais ne permettra tout au plus que d'ébrécher la politique d'inégalité mise en place depuis des années, notamment avec la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune – ISF.