Cet amendement de la dernière chance, qui porte sur un enjeu régional, est défendu par dix-sept députés siégeant sur différents bancs de l'hémicycle et traduit un appel de la représentation nationale à la solidarité avec les agriculteurs bretons, qui subissent depuis trois ans des dégâts considérables et en constante augmentation, provoqués par une espèce protégée et pourtant invasive : le choucas des tours.
Le problème est connu et, au-delà de la prolifération des risques en matière de sécurité et de santé publique, c'est dans l'agriculture que les conséquences sont les plus lourdes avec la destruction, en 2019, de cultures de maïs et de pois à hauteur d'un million d'euros dans le Finistère et presque autant dans les Côtes-d'Armor et le Morbihan. Chaque année, des autorisations exceptionnelles de prélèvement, de régulation et de tirs sont revues à la hausse, pourtant l'instinct grégaire de cette espèce persiste et on assiste à une véritable invasion.
Dans l'attente, d'une part des conclusions, en 2022, d'une étude menée par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, d'autre part du développement de l'expérimentation de piégeage en cage, les agriculteurs ont besoin d'un soutien. Ils ne peuvent attendre deux ans sans que leur manque à gagner soit pris en compte via une indemnisation temporaire.
Aussi, nous vous proposons de flécher trois millions d'euros vers l'aide aux agriculteurs, en minorant les crédits de l'action no 6 du programme « Sécurité et qualités sanitaires de l'alimentation » afin d'abonder un nouveau programme « Gestion des crises et des aléas de la production agricole ». Cet amendement a été défendu dans le cadre du PLFR 4, mais il a été rejeté au motif que cela ne relevait pas du champ de compétences du fonds national de gestion des risques en agriculture.
C'est donc avec une certaine solennité que je vous invite à voter cet amendement.