Il s'agit d'un amendement d'appel, et même d'appel au secours. Quand il était ministre de l'économie à Bercy, Emmanuel Macron a soldé la branche énergie d'Alstom à General Electric, dans des conditions qui demeurent troubles.
Le géant américain s'était alors engagé à maintenir l'emploi sur tous les sites et même à créer un millier d'emplois. Que se passe-t-il depuis 2015 ? L'entreprise est découpée en tranches, des licenciements en série ont touché les sites de Belfort et de Grenoble avant de s'étendre à ceux de Villeurbanne et de Saint-Priest.
Les victimes de ce dépeçage sont d'abord les salariés, ensuite la souveraineté industrielle et même nucléaire puisque Alstom Grid est sacrifié, et enfin la planète qui, à notre sens, est pénalisée par cette non-stratégie. Les recherches sur les produits d'avenir, les green gaz et l'hydroélectricité, sont entravées. Le projet industriel est détruit par l'obsession financière.
Une grève se déroule actuellement sur les sites de Saint-Priest et de Villeurbanne. La direction demande aux organisations syndicales de signer un projet d'accord dans lequel elles s'engagent – c'est illégal – à ne pas appeler à la grève pendant tout le temps des négociations du plan de sauvegarde de l'emploi.
Au printemps dernier, le président Macron expliquait que le fait de déléguer notre production à d'autres était une folie et que nous devions reprendre le contrôle. Il annonçait des « décisions de rupture » à venir dans les prochaines semaines et les prochains mois. Il concluait, martial : « Je les assumerai. »
Les semaines et les mois se sont écoulés mais nous ne voyons rien venir. Le Gouvernement est aux abonnés absents pour General Electric. Quand sortirez-vous du laisser-faire ? Quand débloquerez-vous la situation des anciens secteurs d'Alstom Energie ?