Le mot « numérique » revient à trente-trois reprises dans ce texte, comme une obsession : école à distance, hôpital numérique, commerce click and collect. Le plan « Action publique 2022 » fixe pour objectif la dématérialisation de 100 % des démarches administratives d'ici à 2022, la transformation numérique de l'État et des territoires se voit allouer 850 millions d'euros, dans un pays où 11 millions de personnes n'utilisent pas couramment internet ! Mieux vaudrait donc transférer une partie de ces fonds à un poste où l'urgence est plus grande : la santé.
À Juvisy-sur-Orge, on continue de supprimer des lits d'hôpital qui ont pourtant été bien utiles au plus fort de l'épidémie. À Nancy, c'est sans doute également le cas ; du moins, aucune décision contraire n'a été prise. Il faudrait au contraire créer des lits : en cas de troisième vague, nous ne pourrons nous dispenser d'un troisième confinement que si nous avons suffisamment de lits pour accueillir les malades. De même, il serait nécessaire de retrouver une certaine autonomie en matière de médicaments. Il y a vingt ans, la France produisait 70 % des principes actifs qu'elle consommait ; aujourd'hui, c'est l'inverse : 30 % sont produits localement et 70 % importés d'Inde ou de Chine.
Nous déversons sur Sanofi des milliards d'euros au titre du CIR, le crédit d'impôt en faveur de la recherche, du CICE, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi ; tout cela pour que notre industrie pharmaceutique ne soit pas fichue de produire un vaccin contre le coronavirus, alors que tous les autres pays y parviennent ! Cessons donc de déléguer à ces firmes qui versent des dividendes et suppriment des emplois !