L'un des amendements du président Woerth a le mérite de la cohérence : il propose de supprimer des crédits pour faire des économies. Derrière, on devine que se pose une question politique : faut-il enlever des crédits destinés à la relance pour les consacrer à l'urgence ? Je reviens à ce que je disais durant la discussion de l'article liminaire : je pense qu'il serait contre-productif et très pénalisant pour notre économie de restreindre les ambitions du plan de relance. Nous vivons une situation duale : nous devons sauver une économie freinée voire arrêtée pour certains secteurs et, dans le même temps, dégager les crédits nécessaires pour faire redémarrer l'investissement dans certaines filières et secteurs d'activité. Je pense notamment à des filières d'avenir comme l'hydrogène dont a parlé Julien Aubert.
Je suis donc en désaccord avec cette volonté de diminuer les crédits de la mission « Plan de relance », laquelle, rappelons-le, comprend trois programmes : « Écologie », « Compétitivité », « Cohésion ».
Très peu de vos amendements portent sur le programme «Écologie », ce qui est révélateur alors qu'à d'autres articles, beaucoup de questions ont porté sur ce sujet. Cette mission prévoit de consacrer 30 milliards à la transition écologique.
Il n'y a eu de même que peu d'amendements sur le programme « Compétitivité » qui est pourtant la clef d'un retour marqué de la croissance.
En revanche, plusieurs amendements, défendus notamment sur les bancs de la gauche, ont concerné le programme « Cohésion », plus spécialement les dispositifs d'aides et de soutien aux plus précaires de nos concitoyens. Il faut rassurer sur ce qui est fait : beaucoup de crédits sont consacrés à la formation et au retour à l'emploi, qu'il s'agisse des jeunes, de l'apprentissage, de l'embauche. Il y a aussi tout un volet d'aides sociales aux citoyens les plus fragiles de notre pays, familles, jeunes et étudiants en particulier.
Nombre d'amendements ont trait moins à la relance qu'à l'urgence, ce qui est compréhensible car il existe une zone grise. Je rejoins mes collègues qui s'inquiètent de l'avenir d'entreprises liées aux parcs de loisirs et au secteur de l'indoor. Cela fait plusieurs semaines que l'on y travaille. Depuis la CMP sur le quatrième PLFR, madame Louwagie a raison, nous en avons longuement discuté et nous alertons le Gouvernement sur le sort de ces entreprises.
Je salue l'effort consenti par la majorité – mais tout le monde y a participé – pour lancer des alertes à ce sujet, en particulier les travaux récents de Stella Dupont, Cendra Motin et Alexandre Holroyd, qui permettront, je l'espère – M. le ministre délégué nous le dira – d'aboutir à une concertation avec les acteurs concernés. Qu'ils exercent en outdoor ou en indoor – comme on dit en bon français ! – , ils partagent tous les mêmes difficultés : des charges fixes trop lourdes, que les aides de droit commun couvrent insuffisamment. Nous devons absolument traiter ce problème ; sinon, comme vous l'avez tous observé en citant des cas concrets, un trop grand nombre d'entreprises risquent de faire faillite, et il sera trop tard pour les relever. Nous devons absolument aider ces secteurs d'activité – loisirs indoor, parcs d'attractions, parcs de loisirs – , en tenant compte de leur actionnariat et de leurs charges fixes.