Monsieur le président, permettez-moi d'abord de vous présenter tous mes voeux, à vous ainsi qu'à la représentation nationale. Vous venez de le dire, madame la députée, l'agence régionale de santé des Hauts-de-France a organisé à compter d'hier et jusqu'au 16 janvier une campagne de dépistage à grande échelle dans la ville de Roubaix, qui a connu, au plus fort de la seconde vague, des taux d'incidence parmi les plus élevés en France. Vous étiez sur place hier, avec M. le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski. Je vous remercie pour votre engagement dans la gestion de la crise sanitaire sur votre territoire.
Ce dispositif inédit mené en partenariat avec la municipalité de Roubaix, la préfecture du Nord, l'assurance maladie et les professionnels du territoire s'inscrit dans le cadre de la stratégie « Tester, alerter, protéger » et des campagnes nationales qui seront également déployées à Saint-Étienne dans quelques jours, ainsi qu'au Havre Seine Métropole.
Tout l'enjeu de cette campagne – vous l'avez rappelé – est d'identifier au plus tôt une éventuelle reprise de l'épidémie liée aux fêtes de fin d'année pour agir vite et tenter de stopper la circulation du virus sur la commune. L'objectif est à la fois de réduire la circulation virale sur le territoire, de disposer d'informations épidémiologiques actualisées et d'éclairer, pour l'ensemble du pays, l'utilisation des tests antigéniques en population générale. Ce dépistage gratuit, basé sur le volontariat, est accessible aux habitants de Roubaix ainsi qu'aux personnes qui fréquentent régulièrement la ville. Six lieux de dépistage sont répartis sur le territoire.
Pour entraîner l'adhésion et la mobilisation des habitants – c'est une des questions que vous me soumettiez – , des actions de communication sont menées par les « ambassadeurs de lutte contre la covid-19 », aux termes d'un dispositif né à Roubaix et Tourcoing. Ceux-ci interviennent dans les quartiers dits « politique de la ville », dans le but d'expliciter l'opération en amont en incitant à y participer, en relayant toute information utile et en luttant contre les idées fausses, dont on sait qu'elles sont malheureusement nombreuses s'agissant des vaccins. Une cinquantaine d'ambassadeurs santé, ainsi que le réseau des centres sociaux et de solidarité, sont également mobilisés pour informer, sensibiliser, accueillir et accompagner les habitants qui le souhaitent avant, pendant et après ce dépistage.
Chaque participant perdra part à deux prélèvements nasopharyngés en vue de bénéficier d'un test antigénique et d'un test RT-PCR – Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction. Si l'efficacité du test antigénique est reconnue pour les patients présentant des symptômes depuis au moins quatre jours, le risque de faux négatifs est réel, vous le savez, en l'absence de symptômes. Première en France, la réalisation simultanée et à grande échelle d'un test PCR et d'un test antigénique permettra de mieux évaluer la sensibilité du test antigénique, de préciser les conditions dans lesquelles les faux négatifs se produisent, donc d'utiliser plus efficacement à l'avenir les tests antigéniques.
Ce dépistage de terrain proposera par ailleurs un contact tracing flash, puisque toutes les personnes testées identifieront en amont leurs contacts à risque. Par ailleurs, un appui à l'isolement est organisé – pour répondre à une autre de vos questions – par l'autorité préfectorale, par le biais des cellules territoriales d'appui à l'isolement, en lien avec la mairie. Son objectif est de limiter le risque de contamination au sein du domicile. Elle sera proposée à toute personne – cas confirmé ou cas contact – qui rencontrerait des difficultés à respecter l'isolement. Pour celles dont les conditions de vie ne permettent pas l'isolement à domicile, l'État a prévu des solutions d'hébergement et de relogement dans des hôtels, des résidences de vacances ou des centres d'hébergement dédiés.
C'est une des missions des cellules territoriales d'appui à l'isolement, que les préfectures ont mises en place depuis le printemps en partenariat avec les collectivités territoriales et dont le rôle sera amplifié dans le cadre de la stratégie TAP – tester, alerter, protéger – renouvelée, qui sera présentée dans les jours qui viennent.
Enfin, les personnes en grande précarité ne nécessitant pas une hospitalisation mais devant être isolées et bénéficier d'une prise en charge médicale seront orientées vers des centres d'hébergement spécialisés. Cette préconisation concerne les personnes en situation de rue ou en centre d'hébergement hivernal temporaire, tel que les CHRS – centre d'hébergement et de réinsertion sociale – ou toute structure gérée par le ministère de l'intérieur pour les demandeurs d'asile ou les réfugiés.