Je vais m'efforcer d'être le plus concret possible en vous rappelant quelques évolutions nationales, qui concernent donc la Sarthe et votre circonscription. Le défi démographique que nous avons à relever est majeur puisque, globalement, le nombre de praticiens libéraux diminue régulièrement depuis 2010, et que cette baisse est susceptible de se poursuivre jusqu'en 2025. Pour ce qui est des chirurgiens-dentistes, même si leur nombre a augmenté, passant de 40 000 en 2012 à 42 000 au 1er janvier 2020, deux chiffres sont cependant particulièrement préoccupants : 50,8 % d'entre eux ont plus de 50 ans et 7,1 % ont plus de 65 ans.
Face à cette situation, avant sa suppression à compter de 2020-2021, le numerus clausus pour l'odontologie avait déjà évolué favorablement, avec une augmentation de 11 % du nombre de postes offerts ces dernières années, ce qui représente 1 322 postes en 2020 contre 1 190 en 2011. Compte tenu de la durée des études médicales, que vous connaissez bien, les effets de ces hausses sont nécessairement décalés dans le temps. Pour autant, le numerus clausus était considéré comme un outil inadapté pour assurer à lui seul une couverture suffisante et bien répartie en professionnels de santé sur l'ensemble du territoire national. Procédant à une sélection opérée sur des critères peu pertinents par rapport à la pratique médicale, ce système s'est révélé être un véritable gâchis humain.
Par ailleurs, je rappelle que le contrat d'engagement de service public, que les acteurs se sont largement approprié, avait été créé dans le but de favoriser une meilleure répartition des professionnels de santé sur le territoire. Par ce contrat, l'étudiant s'engage, en contrepartie d'une aide mensuelle de 1 200 euros bruts, à exercer ses fonctions sur un territoire en tension à compter de la fin de sa formation et pour une durée égale à celle de l'aide. Plus de 3 500 de ces contrats ont été signés depuis 2011, dont près de 750 en odontologie.
Vous évoquez, enfin, le déploiement des stages, un domaine dans lequel des dispositions ont également été prises. Les étudiants en odontologie peuvent bénéficier de l'indemnité forfaitaire d'hébergement, revalorisée à 300 euros par mois fin 2020, ou encore de l'indemnité forfaitaire de transport quand les stages sont effectués dans des territoires éloignés.
Comme vous, je suis convaincu que l'incitation à l'exercice coordonné est un levier important pour agir sur l'attractivité de l'exercice en libéral, et donc mieux prendre en charge les patients – le Gouvernement en a d'ailleurs fait un axe prioritaire de son action.
En ce qui concerne les Pays de la Loire, et plus spécifiquement la Sarthe et Le Mans, l'agence régionale de santé – ARS – des Pays de la Loire oeuvre à améliorer l'accès aux soins odontologiques des Ligériens et tout particulièrement des Sarthois. Le projet d'ouverture du Centre d'enseignement et de soins dentaires, porté depuis de nombreuses années, entre dans sa phase de finalisation avec l'appui de toutes les collectivités, de l'ordre des chirurgiens-dentistes, des professionnels libéraux, de l'UFR d'odontologie de Nantes et du centre hospitalier du Mans. À terme, ce centre permettra d'assurer la prise en charge de 25 000 patients chaque année. Nous avons donc, me semble-t-il, tous les leviers pour agir aux niveaux national et local et répondre aux besoins des personnes sur les territoires.