Intervention de Emmanuelle Wargon

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Implantation d'un epr à chooz dans les ardennes

Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement :

Atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050 suppose qu'à long terme, le mix électrique soit totalement décarboné. Avant 2035, de nouvelles capacités nucléaires ne paraissent pas nécessaires. Au-delà, nous devons nous interroger sur les nouveaux moyens de production d'électricité décarbonée qu'il faudra construire pour équilibrer l'offre et la demande, au fur et à mesure du déclassement du parc existant. Conformément aux orientations de la programmation pluriannuelle de l'énergie pour la période 2019-2028, le Gouvernement a lancé un programme de travail sur le mix électrique postérieur à 2035 ; il s'intéressera notamment à l'opportunité et aux modalités d'un éventuel nouveau programme nucléaire, en lien avec les acteurs de la filière. Ces travaux visent à instruire les enjeux environnementaux, économiques, industriels et concurrentiels du déploiement d'éventuelles nouvelles centrales. Ils intègrent également une étude approfondie de plusieurs scénarios d'évolution du système électrique à l'horizon de 2050, incluant des hypothèses où les énergies renouvelables atteindront des proportions élevées, y compris jusqu'à 100 %. Les conclusions de ces études sont attendues mi-2021.

D'ici à la prise de décision, la filière doit démontrer qu'elle est capable de soutenir la construction de nouveaux réacteurs dans des délais et à des coûts prédéterminés. Cela passe, d'une part, par la mise en service de la centrale Flamanville 3 – qui mettra un terme aux nombreux déboires industriels constatés sur le chantier et à des surcoûts importants – et, d'autre part, par une remise à niveau de la filière nucléaire grâce aux plans d'actions définis par EDF et par la filière elle-même. Les premiers résultats de ces actions ne pourront être constatés et évalués avant plusieurs mois.

Aucune décision de principe n'ayant encore été prise sur l'opportunité de construire de nouveaux réacteurs, je ne peux répondre complètement à votre question : il est trop tôt pour évoquer des sites d'implantation potentiels pour des investissements postérieurs à 2035. Ce choix devra reposer sur une analyse approfondie des conséquences et des caractéristiques locales ; il devra aussi, bien sûr, être effectué en concertation avec les élus locaux et la société civile.

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