La terre tremble à Strasbourg : depuis le 12 novembre 2019, pas moins de dix séismes d'une magnitude supérieure à 2 sur l'échelle de Richter ont été ressentis dans l'agglomération. La peur a gagné les Alsaciens le 4 décembre dernier, quand ils ont ressenti les secousses d'un séisme d'une magnitude de 3,6 – intensité qualifiée d'extraordinaire et d'anormale par la préfecture du Bas-Rhin. Ces événements sismiques coïncident avec l'activité géothermique de la société Fonroche, qui procède à des tests en vue d'exploiter un puits dans la commune de Vendenheim, près de Strasbourg.
L'Alsace possède une richesse géothermale unique en France : dans son sous-sol, les eaux peuvent atteindre 200 degrés. Pas moins de six projets de géothermie sont en développement dans la région, dont deux dans ma circonscription. Au vu des événements sismiques anormaux qui viennent de se produire, la Préfecture a prononcé l'arrêt définitif des opérations de Fonroche à Vendenheim, sans pour autant remettre en cause les autres projets en cours. Or nos concitoyens – et l'élue que je suis – s'interrogent. Continuer à envoyer de l'eau à 5 000 mètres de profondeur, dans une faille géologique déjà sensible et instable, relève d'un pari pour le moins hasardeux au vu des connaissances scientifiques disponibles, à l'heure où nos concitoyens multiplient les déclarations de dommages sur leurs habitations.
Sachant que l'entreprise Fonroche est priée de fermer le site de Vendenheim dans lequel elle a investi 100 millions d'euros, et sachant que le Gouvernement a annoncé la fin des subventions pour la production d'électricité issue de la géothermie profonde, quelles garanties l'État a-t-il apportées aux opérateurs pour conforter leurs investissements ? Quelles sont les perspectives de la géothermie en Alsace ?