Je souhaite effectivement attirer l'attention de M. le garde des sceaux sur la question, si souvent posée, de la construction effective d'un nouvel établissement pénitentiaire dans l'agglomération angevine.
La maison d'arrêt d'Angers, construite en 1856, ne permet plus aujourd'hui d'accueillir dignement les détenus et les personnels qui y travaillent et qui y vivent au quotidien, malgré la volonté réelle des directions qui se sont succédé de rénover les cellules et les espaces de vie. Cet établissement est trop vétuste pour accueillir correctement ses occupants. En raison de l'aménagement des locaux ainsi que de la surpopulation carcérale, certains détenus sont contraints à être à deux, voire trois par cellule.
Le constat est sans appel depuis de nombreuses années, tous reconnaissant la vétusté du lieu. Après plusieurs visites du contrôleur général des lieux de privation de liberté, qui a déjà alerté sur la gravité de la situation, et après celles de plusieurs gardes des sceaux, nous regrettons de ne rien avoir de nouveau et de ne pas avoir vu ce projet avancer. La désuétude, voire l'insalubrité des locaux continuent de s'aggraver sans que des avancées concrètes permettent d'identifier un calendrier précis de début des travaux. En avril 2019, visitant la maison d'arrêt, Mme Nicole Belloubet confirmait la construction d'un nouvel établissement sur le site de la Bodinière, dans la commune de Trélazé, mais depuis lors, la dynamique de ce projet s'est essoufflée, laissant place aux interrogations, puis à l'inquiétude devant cette absence d'évolution.
Sur le terrain, pourtant, nous sommes prêts : direction, personnels, magistrats, avocats, élus locaux, parlementaires, nous soutenons unanimement ce projet d'un nouvel établissement. C'est pourquoi il me semble nécessaire que vous nous éclairiez aujourd'hui. Nous souhaitons naturellement que l'intérêt de ce projet soit réaffirmé et qu'un calendrier précis nous soit présenté.
La construction d'un établissement pénitentiaire prend du temps et c'est pourquoi nous devons agir dès maintenant. Nous devons, par une action volontariste et immédiate, envoyer un signal fort aux personnels et aux détenus qu'ils pourront travailler et vivre dans des lieux qui préservent la dignité humaine.