Intervention de Philippe Chassaing

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 21h00
Politiques de lutte contre la pauvreté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Chassaing :

Je voudrais aborder la question de l'accompagnement des personnes fragilisées par la crise économique, notamment par les associations d'utilité sociale dont vous avez parlé tout à l'heure.

La récession économique a immanquablement un effet sur le niveau de pauvreté dans le pays. S'il faut saluer les mesures de soutien prises par le Gouvernement, certaines populations et certains secteurs d'activité demeurent plus exposés à la crise et donc plus vulnérables à ses conséquences. Je pense notamment aux indépendants, aux étudiants ayant un job d'appoint, aux petits commerçants, ainsi qu'à certains publics caractérisés par des problèmes sociaux spécifiques, en particulier les familles monoparentales et les jeunes en décrochage.

Si les ambitions du Gouvernement sont réelles, je m'inquiète en revanche de la détection des populations fragiles. En effet, pendant les différentes périodes de confinement que nous avons connues, de nombreuses associations, qu'elles soient sociales, culturelles ou sportives, ont été contraintes d'annuler leurs manifestations et leurs traditionnelles levées de fonds ou ont vu leur fonctionnement bouleversé et leurs ressources financières s'amoindrir.

Pourtant, alors que les effets sociaux de la crise économique risquent de s'aggraver, je crois que nous avons encore besoin de leur vigilance accrue. Elles contribuent à l'identification des populations en situation de fragilité. L'assignation à résidence de ces publics ne résulte pas seulement d'un manque d'opportunités : elle est aussi – il ne faut pas l'oublier – la conséquence d'un isolement géographique et intellectuel ou d'un manque de reconnaissance qui finissent par enraciner les individus dans la pauvreté.

Or ce sont précisément ces processus invisibles et ces schémas mentaux sur lesquels agissent aujourd'hui nos associations d'utilité sociale. C'est pourquoi nous devons veiller à les préserver au mieux dans cette période. Aussi, monsieur le ministre, je souhaiterais savoir ce que le Gouvernement compte entreprendre pour soutenir ces associations, ces structures associatives essentielles à la cohésion sociale. Quels sont également les leviers que vous pourriez actionner pour faire en sorte que les collectivités locales participent aussi à cet effort ?

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