Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 12 janvier 2021 à 21h00
Politiques de lutte contre la pauvreté

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Nous avons eu l'occasion de le rappeler ce soir : en France, 8,3 % de la population vit avec 885 euros par mois ou moins, 1,9 million de ménages touchent le RSA et, malheureusement, un enfant sur dix grandit dans une famille dite pauvre. À Béziers, le taux de pauvreté est de 35 % et le revenu médian s'élève à 15 680 euros par an ; ces chiffres de pauvreté sont bien supérieurs à ceux de notre département et de notre région et même aux chiffres nationaux.

Depuis maintenant des décennies, les réponses des pouvoirs publics consistent à dispenser toujours davantage d'aides financières, soit directement, soit par le biais d'associations que l'on mandate en ce sens. Force est de constater que cette politique n'a pas porté ses fruits. Seules l'éducation, la formation et la relance économique permettront, si on les conjugue, de faire baisser ces chiffres terrifiants.

Pour lutter contre la pauvreté, la commune de Béziers propose, quant à elle, des mesures innovantes : une sorte de donnant-donnant bénéfique non seulement pour la personne qui reçoit l'aide mais aussi pour la ville. À titre d'exemple, nous conditionnons l'attribution des aides financières les plus élevées – jusqu'à 1 000 euros – à une contribution volontaire du bénéficiaire. La personne aidée participe donc à certains travaux – par exemple peinture, nettoyage de la voie publique ou entretien des espaces verts – , et toutes les personnes à qui nous proposons ce mécanisme sont enthousiastes à l'idée d'en bénéficier et évidemment très fières de leur mission accomplie.

Autre exemple : les étudiants destinataires de ces aides facultatives doivent, quant à eux, donner un peu de leur temps comme bénévoles au profit d'associations. Tout cela est l'objet d'une convention entre les parties et chacun est mis à contribution en fonction de ses compétences. Bref, il s'agit de vraies réponses mais qui sont compliquées à mettre en oeuvre car les règles qui les encadrent sont très rigides.

Monsieur le ministre, vous avez dit durant la discussion générale que le premier moyen de lutte contre la pauvreté est l'emploi. Vous avez raison. Ma question est simple : pourquoi ne pas simplifier ces règles, afin de remettre beaucoup plus rapidement sur les rails de l'emploi les milliers de personnes qui subissent la pauvreté ?

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