La situation des petites et moyennes entreprises est très fragile en outre-mer. À La Réunion, elles représentent plus de 95 % du tissu économique. Cette fragilité ne date pas d'hier, mais s'est aggravée avec la crise sanitaire. Tout le monde le sait, les chefs d'entreprise ultramarins ne dorment pas sur des matelas de billets. Les situations financières sont tendues et après avoir payé les salaires des employés et procédé au remboursement de dettes, il ne leur reste bien souvent qu'une misère.
La gestion des comptes doit être rigoureuse. Il faut anticiper et prévoir les retards de paiement. Les délais ne sont pas toujours respectés, que ce soit dans le privé ou dans le public. Ajoutez à cela la rigidité des banques et des établissements financiers et vous obtenez le cocktail du dépôt de bilan et des faillites, avec leur lot de chômage.
Non, les banques ne jouent pas le jeu, car même en présentant les bons de commande des marchés publics obtenus, ces établissements ne tolèrent aucun retard et appliquent des mesures sévères : blocage de comptes, agios, saisies de matériel, etc.
Le savoir-faire et l'engagement de ces chefs d'entreprise ne sont plus à démontrer. Il faut donc les accompagner. C'est une question de vie ou de mort pour eux !
Dans ce contexte sanitaire où les finances sont au plus bas, ne faudrait-il pas une intervention ferme de l'État auprès des banques ? Un modèle spécifique d'affacturage inversé dans les DROM – départements et régions d'outre-mer – ne serait-il pas une piste de réflexion ? Pourquoi ne pas installer une cellule de suivi des collectivités locales afin d'accélérer le processus de paiement ? Pourquoi ne pas débloquer des fonds spécifiques auprès de la CDC – Caisse des dépôts et consignations – afin de financer des projets d'investissement, mais aussi des fonds qui pourraient être alloués aux entreprises bénéficiaires de marchés, avec un remboursement à taux zéro, sachant que je regrette que vous refusiez d'annuler la dette privée ?