Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mercredi 13 janvier 2021 à 15h00
Situation dans les ehpad

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

La première vague de l'épidémie aura incontestablement révélé votre impréparation, ainsi que les limites de notre système de santé, fragilisé par l'approche comptable et la logique de gestion à flux tendu qui prévalent depuis deux décennies dans son organisation, au détriment des objectifs de santé publique. Lors de cette première vague, les cadres et les personnels des EHPAD ont dû s'adapter dans l'urgence aux injonctions contradictoires de votre administration, tout en s'efforçant de préserver les personnes dont ils avaient la responsabilité : à force de professionnalisme et de dévouement, ils sont parvenus à juguler la catastrophe qui s'annonçait.

Toutefois, le déficit chronique de personnels que dénonce depuis des années le groupe La France insoumise, les difficultés d'approvisionnement en matériel permettant de lutter contre la propagation du virus, ne leur ont pas facilité la tâche, aggravant au contraire les défaillances structurelles existantes et suscitant d'importants problèmes. Par ailleurs, l'interdiction des visites a plongé nombre de résidents dans une immense détresse psychologique, laquelle a eu des conséquences graves sur la santé de certains d'entre eux. Nous devons prendre la mesure du drame vécu par de très nombreuses familles, qui se sont retrouvées dans l'impossibilité de voir un père, une mère, un frère, une soeur, voire d'assurer convenablement les rites funéraires pour leurs aînés fauchés par la maladie.

Ces drames humains marqueront durablement les mémoires. Selon des témoignages concordants, la deuxième vague aura été un peu mieux vécue, notamment en raison du fait que les résidents ont cette fois pu continuer à recevoir des visites durant le confinement. Cependant, cet assouplissement, considéré comme indispensable par beaucoup de professionnels du grand âge, n'est probablement pas resté sans incidence sur la propagation du virus au sein des EHPAD. Dans un communiqué publié en novembre, le directeur de l'ARS – agence régionale de santé – d'Occitanie qualifiait d'« extrêmement critique » la situation des établissements de la région et rappelait le grand nombre des résidents atteints : il y en a malheureusement eu beaucoup plus que lors de la première vague.

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