Madame la ministre déléguée, il est évident que l'insuffisance des moyens alloués au secteur médico-social a une incidence sur le drame qui s'est déroulé dans nos EHPAD depuis le début de l'épidémie de covid-19. Leur sous-dotation structurelle en personnel soignant a été aggravée en phase d'épidémie par le fait que les intervenants eux-mêmes étaient parfois malades ou à l'isolement. En d'autres termes, il a fallu faire plus avec moins. La commission d'enquête sur la gestion de la crise a fait état de situations dans lesquelles les infirmiers et les aides-soignants ont dû prendre seuls la décision de déclencher un protocole palliatif, notamment dans les établissements ne disposant pas de médecins coordinateurs.
Les besoins sont urgents et les équipes sont exténuées. Dès avant la crise sanitaire, notre groupe appelait à la mise en place d'un grand plan de recrutement et de revalorisation des métiers du grand âge, non pas uniquement sur le plan de la rémunération, mais aussi sur celui de la formation et de l'organisation.
En octobre, une circulaire interministérielle appelait les préfets et les agences régionales de santé à mener une campagne de recrutement d'urgence pour les métiers du grand âge. Madame la ministre déléguée, où en sommes-nous ? Les formations accélérées qui leur sont proposées sont-elles suffisantes, alors même que les besoins des résidents sont considérables, notamment sur le plan médical ? Surtout, nous ne sommes plus aujourd'hui dans la seule gestion de l'urgence, la crise durant depuis bientôt un an. Les soignants, qui font face à un stress permanent, à des changements de services et d'équipes, à la mort aussi, hélas, arriveront-ils à tenir sur le long terme ?
Plus que jamais, nous devons prendre en compte leur épuisement et les accompagner sur le plan psychologique quand c'est nécessaire. Madame la ministre déléguée, êtes-vous prête à le faire réellement ?