Merci, monsieur le député, d'avoir évoqué, à travers le témoignage de Juliette – si vous me permettez cette familiarité – , l'isolement social que certaines personnes ont subi, et qui a parfois entraîné un syndrome de glissement.
Vous rappelez surtout que la vie, ce n'est pas le confinement, que la valeur de la vie sociale est parfois supérieure à celle de la santé, que nous souhaitons pourtant préserver.
Si Juliette a pu accéder à cette maison, c'est parce que ses moyens le lui permettaient, dites-vous, posant ainsi, en filigrane, le problème du reste à charge. Quand on se penche sur le sujet, on s'aperçoit que c'est une préoccupation constante des personnes concernées, mais aussi de leurs familles, lesquelles sont quelquefois déchirées par la culpabilité au moment de se résigner à placer leurs parents dans des établissements.
Tout cela doit nourrir la réflexion que, vous le savez bien, nous menons ensemble. Nous avons revalorisé ces métiers ; nous allons rénover les bâtiments et adopter une approche domiciliaire, afin de concilier tous ces enjeux qui ne sont pas seulement sanitaires – il faut cesser de les envisager uniquement ainsi – , mais aussi sociétaux.
Trop souvent, nous parlons des personnes âgées comme si elles vivaient en dehors du temps, comme si elles avaient fini d'exister parce qu'elles ont fini de travailler. Il faut en parler autrement, ce que vous avez fait, et avec beaucoup d'élégance. Je vous remercie donc pour ce témoignage, que je comprends profondément. J'en ai beaucoup entendu du même genre ; ils nous amènent à réfléchir.
Vous avez en outre évoqué la lueur d'espoir qu'est le vaccin. Même si nous n'en parlons pas suffisamment en ces termes, c'en est une. Les résidents d'EHPAD qui se font vacciner actuellement nous le disent : s'ils se font vacciner, c'est parce qu'ils veulent revoir leurs enfants, sortir, vivre. Si, dans cette crise sanitaire et lors du déploiement du vaccin, nous n'entendons pas cela, nous raterons la sortie de crise sanitaire, dont nous avons tous besoin.