Tout d'abord, madame la ministre, je souhaite partager avec vous un constat : les très nombreux projets éoliens qui ont vu le jour au cours des dernières années dans mon département, les Ardennes, ont pour la plupart été montés en collaboration avec les élus et sans heurt avec la population.
Cependant, la situation a complètement changé : la prolifération des projets et, surtout, le défaut de coordination provoquent désormais l'hostilité d'un nombre croissant d'habitants.
Je regrette vivement l'époque où la législation prévoyait des zones de développement éolien, qui permettaient de réguler les projets, mais l'avenir ne se construit pas sur des regrets.
Après ce constat, je veux témoigner de la démarche que nous effectuons actuellement dans mon département dans le cadre du plan de redynamisation des Ardennes, dénommé « pacte de développement territorial des Ardennes », que deux ministres sont venus signer à Charleville-Mézières le 15 mars 2019. En collaboration avec les élus, l'agence d'urbanisme de Reims, qui a gagné le marché, élabore actuellement un plan paysager éolien qui vise à définir trois types de zones : celles considérées comme saturées, où plus aucun projet n'est souhaité ; celles où il n'existe pas ou peu d'installations éoliennes, mais où l'on n'en souhaite pas en raison d'un enjeu paysager ; enfin, celles où les implantations sont possibles, mais au terme d'une discussion avec les élus pour définir les distances entre les éoliennes et minimiser l'impact sur le paysage. Ce plan ne sera pas juridiquement opposable, mais notre préfet l'attend beaucoup pour fonder ses décisions d'approbation ou de refus. De plus, dans les prochains mois, il sera intégré aux plans locaux d'urbanisme.
Que pensez-vous de cette démarche, à droit constant ? Ne faudrait-il pas la promouvoir voire la généraliser dans les départements pour favoriser un développement de l'éolien pacifié et raisonné ?