Monsieur le ministre délégué, voilà un an que notre pays est confronté à l'épidémie de covid-19. Cette crise sanitaire aura révélé l'extrême fragilité de notre système de santé, mais aussi et surtout, lorsqu'il s'est agi de remédier à ses conséquences sociales et économiques, l'incapacité chronique, l'insuffisance dramatique du gouvernement dont vous faites partie.
Vous n'avez eu de cesse de vous tromper, d'échouer, d'imposer aux Français des mesures aussi absurdes qu'inefficaces. Ces derniers mois, vous avez sans la moindre hésitation fermé commerces, restaurants, bars, discothèques, salles de sport ou de cinéma, théâtres, musées, remontées mécaniques ; mais, par idéologie, jamais vous n'avez fermé nos frontières pour éviter la propagation du virus. Après « ceux qui ne sont rien », vous avez créé une nouvelle catégorie de Français : ceux qui ne sont pas essentiels, les sacrifiés, condamnés à l'inactivité, à l'angoisse, à la précarité, et aujourd'hui parvenus au point de rupture.
Depuis mars, pourtant, ils obéissent à toutes vos directives. Ils se sont mis à la livraison et à la vente à emporter, ils ont espacé leurs tables et en ont réduit le nombre, ils ont aménagé leurs terrasses, disposé des lotions hydroalcooliques, demandé à leurs clients de s'inscrire pour faciliter le traçage en cas de contamination. Ce soir, le Premier ministre devrait leur annoncer une énième épreuve : la généralisation du couvre-feu à dix-huit heures, dont aucune étude scientifique n'a démontré la pertinence. Monsieur le ministre délégué, quelle sera la traduction concrète du « quoi qu'il en coûte » macroniste si le Gouvernement laisse disparaître 30 % à 40 % des entreprises appartenant aux secteurs les plus touchés ? Les Français ne demandent pas l'aumône ; ils veulent simplement retrouver le droit de travailler !