Je partage votre émotion et veux m'associer à l'hommage que vous venez de rendre à Marielle de Sarnez, dont l'engagement européen passionné se conjuguait avec un regard lucide sur l'Europe.
Je veux aussi souligner le talent avec lequel elle menait les travaux et les débats de la commission des affaires étrangères de cette assemblée depuis 2017, et je peux témoigner que, grâce à elle, nos échanges ont toujours servi notre diplomatie.
Dans un monde où les enjeux nationaux et internationaux ne cessent de se télescoper, pour le meilleur mais souvent pour le pire, une diplomatie forte est une diplomatie ouverte au débat et aux exigences des sociétés civiles. La diplomatie parlementaire a donc un rôle majeur à jouer, et Marielle de Sarnez y veillait, avec la rigueur intellectuelle et l'expérience politique que nous lui connaissions ; sa disparition est donc une perte immense pour notre diplomatie.
Marielle luttait contre la maladie avec un courage et une détermination que vous avez soulignés, et le rapport que vous venez d'évoquer n'en est que plus remarquable puisque rédigé dans les conditions que vous savez. C'est avec beaucoup d'intérêt et de passion que j'ai pris connaissance de ses conclusions, de la portée qu'elle voulait donner aux conséquences géopolitiques de la crise pandémique et des enseignements à en tirer.
Je suis tout disposé à venir devant la commission pour discuter de ce rapport, en particulier des trois enseignements majeurs qu'il recèle : la nécessité pour l'Europe de renforcer son autonomie stratégique, celle, pour le multilatéralisme, de soutenir plus avant les biens publics mondiaux que sont en particulier les enjeux sanitaires et les enjeux climatiques, enfin la nécessaire solidarité avec les pays les plus en difficulté – je pense en particulier à l'Afrique. Cela serait un bel hommage à lui rendre.