Je tiens à me faire le relais de la très grande détresse de nos distributeurs de boissons, fournisseurs des cafés, hôtels et restaurants présents dans nos circonscriptions. Les deux confinements cumulés et les perspectives très incertaines de reprise plongent ces entreprises dans des situations financières qui menacent leur pérennité, ainsi que les 16 000 emplois directs liés à leur activité au niveau national. La mobilisation de l'ensemble des aides instaurées par le Gouvernement, qu'il s'agisse du chômage partiel, du prêt garanti par l'État – remboursable, faut-il le rappeler – , ou des exonérations de charges, ne suffiront pas à sauver la profession.
Je sais que des discussions sont en cours avec la Fédération nationale des boissons. Il est aujourd'hui impératif que ses membres puissent bénéficier de mêmes conditions préférentielles d'accès au fonds de solidarité que les entreprises du secteur S1.
Néanmoins, les aides plafonnées ne sont pas adaptées aux entreprises perdant l'essentiel de leur chiffre d'affaires, quelle que soit leur taille.
Vous le savez comme moi, le seuil de rentabilité d'une entreprise n'est pas proportionnel à son chiffre d'affaires. La rentabilité n'apparaît que si le chiffre d'affaires permet à l'entreprise de couvrir ses charges fixes, mais aussi de réaliser des investissements d'acquisition ou d'innovation pour adapter son outil de travail, notamment aux exigences environnementales.
Par ailleurs, si rien n'est entrepris au niveau national, la gestion des stocks, soumise à la date de durabilité minimale, laquelle, faut-il le rappeler, n'a rien à voir avec la date limite de vente, va engendrer une perte estimée – en fonction d'une date hypothétique de reprise de l'activité des commerces – à plus de 200 millions d'euros. Nos brasseurs de bière se sont d'ores et déjà adaptés à la situation, qui exigerait une vaste campagne de communication pour éviter le gaspillage.
Dans la mesure où leur clientèle, composée des cafés, hôtels et restaurants, est également très affectée économiquement et exposée à la difficulté de retrouver une fréquentation soutenue, surtout dans les territoires touristiques, nos distributeurs attendent une intervention forte et adaptée du Gouvernement. Quelles réponses concrètes le Gouvernement entend-il apporter à cette filière essentielle de notre économie ?