Premièrement je pense, et c'est au coeur de notre discussion, que vous avez eu tort de considérer depuis le début, monsieur le ministre, que décider à plusieurs têtes plutôt que dans une seule, que se donner le temps de la réflexion collective, le temps de la délibération, était du temps de perdu. C'est l'une des explications de votre échec sur la gestion de la crise.
Deuxièmement, je pense qu'en démocratie, on ne doit jamais s'habituer à voir ses libertés fondamentales amendées, c'est-à-dire amputées. Or, en prorogeant l'état d'urgence par phases successives, vous tendez à habituer les Français à une démocratie confinée, quoi que vous en disiez.
Troisièmement, vous avez géré d'une manière verticale, technocratique. Cette galère vous est tombée dessus et personne n'aurait voulu être à votre place, je ne vous donnerai pas de leçons de ce point de vue ; mais, tout jugement de valeur mis à part, vous l'avez gérée avec un manque d'humanité. Je ne suis pas sûr que vous ayez réfléchi au concept de l'État qui prend soin et qui protège, de l'État qui prend aussi le temps de s'appuyer sur l'avis des élus locaux pour prendre les bonnes décisions. J'en veux pour preuve le dernier scandale, celui des vaccins.