Il s'agit bien entendu d'un amendement d'appel, pour démontrer l'absurdité de la situation. Depuis des mois, on brandit l'épouvantail de la santé publique pour outrepasser les libertés fondamentales. Quelle que soit la gravité de la situation sanitaire, notre système politique est organisé autour d'un principe d'équilibre des pouvoirs qui est, depuis maintenant presque un an, remis en question par le Gouvernement. Or il ne devrait pas être nécessaire de rappeler que lorsque vous évincez le Parlement, vous évincez les représentants du peuple français, lequel manifeste de sérieux doutes quant à la gestion chaotique de la crise sanitaire.
Vous avez dit, monsieur le ministre, que les Français voient que les écoles fonctionnent et que nous ne sommes pas confinés. Mais ils constatent aussi que nous manquons de doses de vaccins, et cela, ils ne le comprennent pas.
Monsieur le ministre, ce matin, sur une chaîne de radio du service public, vous avez déclaré que certains élus locaux racontaient des fables – ce sont les mots que vous avez utilisés.
Vous accusez notamment les maires de mentir quand ils disent qu'ils engagent des dépenses pour la vaccination, et vous affirmez que ce sont les services de l'État qui paient tout. Pour information, la ville de Béziers a acheté des seringues, des pansements, des compresses, du petit matériel médical, pour près de 6 000 euros rien que la semaine dernière.
Autres frais qu'elle engage, avec grand plaisir, je vous rassure, ne dites pas le contraire : l'embauche de personnels de santé, la mise à disposition d'une salle de spectacle comme centre de vaccination et celle du personnel municipal, la mise à disposition et l'installation du matériel, les box de vaccination, l'informatique, le transport, avec les moyens du centre communal d'action sociale – CCAS – de Béziers, des personnes âgées, et les frais engagés pour le personnel soignant, petit-déjeuner, déjeuner… Tout cela, la ville de Béziers, comme beaucoup d'autres villes et maires en France, le fait avec grand plaisir, parce que c'est notre devoir. Ne racontez pas à votre tour des fables et des mensonges ; ce n'est pas vrai, et les Français se rendent bien compte de la situation.