Quand le virus nous a pris par surprise l'année dernière, nous avons consenti à donner un pouvoir immense au Président de la République, à son Comité scientifique et à son Gouvernement, pour diriger et enfermer nos vies pendant deux mois. Nous considérions alors qu'il s'agissait d'un sacrifice à faire, et nous y avons consenti très largement dans cet hémicycle.
Un an plus tard, nous ne consentons plus. Au mieux, nous obéirons – ce sera mon cas – parce que nous avons peur de la matraque et des amendes, mais ce ne sera plus un consentement à l'autorité et à des décisions que vous prenez seuls. Nous avons entendu le témoignage de notre collègue au sujet des stations de ski : la décision de les fermer pendant un an n'a pas fait l'objet d'une discussion dans cet hémicycle. Pourtant, nous aurions pu entendre que cette fermeture était nécessaire pour des raisons sanitaires ; peut-être même les élus locaux auraient-ils pu l'entendre.
Pour le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, une discussion a-t-elle eu lien, un plan est-il proposé ? Pour les étudiants, où la discussion au sujet des cours dans les amphithéâtres a-t-elle lieu ? C'est M. Blanquer qui, sous la pression, annonce au détour d'une intervention que les amphithéâtres vont rouvrir pour les étudiants de première année, en petits groupes, dans une sorte d'improvisation permanente mais sans plan d'ensemble, sans vision partagée avec les Français, sans projet pour nous pour cette année.
On nous dit que cinquante-deux variants du virus circulent actuellement : faut-il que l'on ait gagné la bataille contre tous les variants, voire que l'on dispose de différents vaccins, pour retrouver un peu de pouvoir sur nos vies et choisir la façon dont nous menons notre destin commun ? Vous nous demandez de maintenir ouverte une parenthèse dont on ignore quand elle se refermera. Vous ne pouvez pas nous garantir qu'au mois de juin elle sera derrière nous.