Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 20 janvier 2021 à 15h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Article 4

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Au cours de cette séance, vous avez dit à plusieurs reprises que vous aviez consenti au premier confinement. Or je rappelle que vous n'avez pas voté le premier confinement, ni le deuxième, ni le couvre-feu, ni l'état d'urgence : en fait, votre groupe s'est opposé à toutes les mesures sanitaires proposées à cette assemblée en vue de protéger les Français. Peut-être avez-vous la mémoire qui flanche, mais j'ai vérifié et je vous confirme que Mme Panot avait indiqué que le groupe FI voterait contre le confinement.

Pour ce qui est des entreprises susceptibles de produire des doses de vaccin, s'il y avait besoin de recourir à la licence d'office, je l'aurais proposé sans aucune hésitation, comme je l'ai d'ailleurs fait au cours d'une précédente législature pour la production d'un médicament qui s'annonçait très coûteuse. La licence d'office, cela n'a de sens que lorsqu'un laboratoire argue de sa propriété intellectuelle et dit : « C'est moi qui produit et cela ne vous regarde pas. »

Or ce n'est pas du tout ce que disent actuellement les laboratoires. D'ailleurs, peut-être ne le savez-vous pas, monsieur Ruffin, mais il y a en France trois entreprises, à savoir Delpharm, Recipharm et Fareva, qui produisent déjà pour le compte des laboratoires Moderna, Pfizer et CureVac, des vaccins destinés à protéger la population française, européenne et mondiale. C'est une bonne nouvelle ! Bien sûr, la production ne démarre pas sur un claquement de doigts : il faut entre deux et quatre mois pour préparer les chaînes et mener à bien le fill and finish – pour user d'un affreux anglicisme – , qui est la plus longue étape du processus de production ; mais toujours est-il que ces entreprises produisent bel et bien des doses de vaccin en France.

Par ailleurs, certains laboratoires – dont Sanofi, que vous avez cité – sont en pourparlers avec des laboratoires tiers, dont les vaccins, plus avancés que les leurs, sont déjà autorisés : ils sont tout à fait disposés à produire ces vaccins en attendant que les leurs soient également au point. Je précise que ce que fait la France, la plupart des autres pays européens le font aussi : c'est notamment le cas de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Autriche, de l'Espagne et de l'Italie.

Nous ne sommes pas complètement crétins, monsieur Ruffin, et les entreprises non plus… C'est pourquoi, chaque fois qu'un laboratoire est capable de produire des vaccins, il le fait : nous avons tous intérêt à produire massivement, et le plus vite possible, des vaccins dont on sait qu'ils peuvent nous sortir de la galère – le mot est faible – où nous sommes. Je vous le confirme, nous actionnons tous les leviers disponibles sur le territoire. Je reconnais qu'il est important que nous ayons une filière de production pharmaceutique en France et en Europe. Nous nous efforcerons de la consolider au cours des mois et des années à venir, et je ne doute pas une seconde que vous serez à nos côtés pour voter les budgets conséquents qui nous permettront de soutenir une activité qui crée quelque 100 000 emplois directs dans notre pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.