Je souhaite prendre une dernière fois la parole, sur cet article 5 et plus généralement sur l'ensemble du projet de loi, pour insister auprès de mes collègues sur la gravité de l'instant que nous vivons. Au nom de l'urgence sanitaire, l'Assemblée nationale s'apprête à s'asseoir sur la séparation des pouvoirs – car c'est bien de cela qu'il s'agit. Chose incroyable, les députés de la majorité, qui pourraient contrôler l'action de leur gouvernement et faire des propositions, vont accepter cette espèce de suicide collectif de notre assemblée.
Je pèse mes mots : l'ordre institutionnel ne vaut plus, la Constitution n'existe plus, la séparation de pouvoirs n'existe plus. Il n'y a plus aucun moyen de contrôler les actes d'un exécutif qui prive nos concitoyens de leurs libertés : liberté de se réunir, liberté de circuler après une certaine heure, dans tous nos territoires. Comment les députés de la nation, comment les représentants du peuple peuvent-ils consentir à cela au nom d'une urgence sanitaire qui n'a plus rien d'une urgence puisque cela fait près d'un an que nous subissons ce terrible drame ?
En aucun cas, il ne s'agit de sous-estimer la gravité de l'épidémie.