Intervention de Frédérique Dumas

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

Dès le 9 janvier, nous savions que le variant britannique représentait 1 % des contaminations, que la dynamique de sa courbe épidémique était amorcée et que sa progression était inéluctable. Depuis hier, nous savons qu'à Paris, la part du variant est passée à 10 % – avec une semaine d'avance sur les projections des modélisations effectuées début janvier – et que celle du variant sud-africain s'établit à 1 %. Cela démontre donc de manière factuelle que les mesures de couvre-feu ne sont pas suffisantes pour contenir l'expansion du variant. Mi-février, nous serons au coeur de la vague dont on constate déjà les dégâts en Grande-Bretagne ; mi-mars, le variant sera devenu majoritaire.

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, en laissant passer encore une semaine avant de prendre des mesures fortes, ne risquez-vous pas de laisser s'aggraver la situation ? Il s'agit de tenir compte non pas de la pression qu'exerceraient les scientifiques, comme certains l'avancent, mais de faits objectifs, établis par les scientifiques dans leur ensemble.

En outre, j'ai été informée que nous allons vraisemblablement devoir affronter une pénurie mondiale des consommables utilisés par les laboratoires. En France, les remontées d'informations sont alarmantes : il existe une tension sur les embouts de pipettes, les tubes pour le sérum, les tubes Eppendorf et, de manière plus générale, sur le petit matériel de laboratoire, essentiel pour réaliser les tests PCR, déterminer la sérologie ou procéder au séquençage. Certains laboratoires et hôpitaux n'ont plus de stocks, d'autres en ont seulement pour dix jours ou alors deux mois et les fournisseurs ne sont pas rassurants. Dès que les stocks seront épuisés, tout le diagnostic biologique sera affecté. En réalité, toute la filière du polypropylène est en surchauffe.

Monsieur le ministre, peut-on imaginer une seule seconde de mettre à l'arrêt une partie des recherches, de ne plus diagnostiquer les malades et de ne plus rechercher les variants ? Avez-vous anticipé une réorientation des filières françaises des plastiques vers la production de ce type de matériel ? Cela ne s'improvise pas car une telle réorganisation prend du temps.

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