Confinements puis déconfinements ; fermetures puis réouvertures ; couvre-feu à vingt heures puis à dix-huit heures ; bientôt, peut-être, reconfinement : la France, monsieur le Premier ministre, est suspendue à vos hésitations et vos incohérences. Que risque-t-on de plus, pourtant, dans un amphithéâtre, un cinéma, une salle de spectacle dans lesquels des protocoles sanitaires stricts sont appliqués, que dans les transports en commun où il est désormais recommandé de ne plus parler pour éviter les émissions de particules, ou à la caisse d'un magasin bondé en période de soldes ? Désormais, face aux variants de la covid-19, le Haut Conseil de santé publique recommande de ne plus utiliser les masques en tissu dont vous avez un temps fait la promotion, leur préférant les onéreux masques chirurgicaux ou FFP2 que vous refusez toujours de rendre gratuits malgré la pauvreté qui s'étend dans le pays.
Quant au vaccin, loin d'être considéré comme il aurait dû l'être comme un bien commun de l'humanité, il est soumis aux lois du marché et fait l'objet de contrats opaques entre les laboratoires et la Commission européenne. Qu'attendez-vous pour passer par les licences d'office afin de contourner les brevets, et pour procéder, si nécessaire, aux réquisitions permettant de le produire ? Les scientifiques nous alertent sur le fait que l'épidémie pourrait durer plus longtemps que nous ne l'avions anticipé. On parle maintenant d'un nouveau confinement et il se raconte que le chef de l'État, qui voit autant de procureurs dans les 66 millions de Français qui interrogent sa gestion de la crise, est agacé par ceux qui n'auraient pas d'autre solution à lui proposer. C'est la preuve que, muré dans un conseil de défense tenu au secret, il ne tient aucun compte du travail des oppositions parlementaires.
Au mois de novembre, en effet, nous vous avons proposé un plan complet destiné à éviter le confinement. Puisque l'épidémie va durer, il faut organiser et planifier, dans tous les secteurs de la société, les roulements et les protocoles qui permettront que la vie reprenne son cours. Car le métro-boulot-dodo auquel vous condamnez les Français n'est pas la vie et n'est pas tenable dans la durée. Qu'attendez-vous pour appliquer ces solutions alternatives ?